L’animal-machine au tribunal de l’histoire
Résumé
En 1964, aux États-Unis, paraît un livre intitulé « Animal machines ». Rédigé par Ruth Harrison et préfacé par Rachel Carlson, il dénonce les conditions d’élevage industriel dans les-quels les animaux sont réduits à de strictes fonctions de produc-tion. À peine sortie de l’enfance, la génération du baby-boom apprend que l’âge de l’opulence est aussi celui de l’aliénation du vivant. En France, le temps est encore plus court entre la sor-tie des privations de la guerre, l’accompagnement scientifique et technique de la modernisation agricole et agro-industrielle et le désenchantement issu des tech-niques de rationalisation utilita-riste des ressources animales. Dès cette époque, la « question animale » est posée. On sait l’ef-fet foudroyant de son développe-ment entre la fin du XXe siècle et le début du XXIe sur le rapport à l’élevage, à la science et aux consommations. Mais, si multi-ple soit cette question du statut de l’animal de rente, tant par ses acteurs que par leurs moti-vations, avec des différences notables d’un pays à l’autre, elle présente un étonnant dénomi-nateur commun : l’exécration du modèle de « l’animal-machine », legs empoisonné des Lumières.
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