Quel est l'effet de l'environnement et des variétés ?
Résumé
Il est important d’étudier la sécrétion nectarifère des plantes entomophiles, c’est-à-dire pollinisées par les insectes, car plus une culture sécrète de nectar floral, plus elle est visitée par les insectes pollinisateurs. C’est le cas du tournesol de consommation, pour lequel il faut la visite, en moyenne, d’une abeille pour cinq capitules pour atteindre le potentiel maximum de rendement. Ces cultures doivent donc être suffisamment attractives pour attirer assez d’insectes afin que les rendements ne soient pas limités par un déficit de pollinisation.
Cultivé pour la production d’huile alimentaire ou de diester, le tournesol est aussi très recherché par les apiculteurs comme plante mellifère. Différents facteurs sont avancés pour expliquer la tendance à la baisse de production de miel de tournesol observée en France depuis trente ans : une baisse des surfaces en tournesol, qui ont été divisées par près de deux entre les années 1980-1990 et 2000, des conditions climatiques défavorables à la nectarification et au butinage des insectes, mais aussi une faible attractivité des variétés récentes. La profession apicole suspecte en effet les nouvelles variétés de tournesol de produire moins de nectar que celles plus anciennes. Malheureusement, aucune donnée officielle n’est disponible pour étayer ces observations. C’est pourquoi cette étude a examiné les effets variétaux et météorologiques, en mesurant la sécrétion nectarifère de trente-quatre variétés actuelles de tournesol.