Fonction et stabilité des réseaux de pollinisation et de la reproduction des plantes : impacts du paysage agricole
Résumé
Les interactions plantes-pollinisateurs, en conditionnant la reproduction sexuée de la majorité
des plantes à fleurs, sont essentielles tant au bien-être humain qu’au bon fonctionnement des
écosystèmes. Pourtant, elles sont menacées par l’agriculture intensive et l’homogénéisation des
paysages. La préservation en milieu agricole d’habitats favorables aux plantes sauvages et aux
pollinisateurs, comme les bordures enherbées permanentes ou les bandes fleuries, pourrait
permettre de conserver les systèmes de pollinisation. Cette thèse associe l’écologie des réseaux
et la génétique des populations pour évaluer l’influence de la composition du paysage agricole
(habitats semi-naturels, diversité culturale) sur la capacité des bordures des champs à soutenir
des systèmes fonctionnels de pollinisation. Approchée ici comme une fonction de la structure
du réseau d’interactions, la fonctionnalité est mesurée à travers les composantes quantitative
(nombre de graines) et qualitative (diversité génétique de la descendance) de la reproduction
d’une plante sauvage focale, le bleuet. Basé sur deux expérimentations de terrain en Côte-d'Or
(France), l'une à l'échelle d’une ferme expérimentale gérée en agroécologie (2019) et l'autre à
l’échelle du paysage (8 sites sélectionnés selon un gradient d'hétérogénéité du paysage en
2020), le projet cherche ainsi à établir un lien entre le paysage, la structure du réseau de
pollinisation, le transport du pollen, la production de graines et la diversité génétique des
descendants de bleuets implantés dans les bordures des champs. Enfin, pour améliorer la
compréhension des processus phénologiques et écologiques qui déterminent ces liens, l’analyse
intègrera et comparera différentes échelles biologiques (individu, espèce, groupe fonctionnel)
et temporelles (saison, périodes phénologiques) d’étude.