Le pois lors de stress hydriques répétés : mémoire d’éléphant ou de poisson rouge ?
Résumé
Le changement climatique, caractérisé par des épisodes de déficits hydriques plus fréquents,
entraîne une limitation du rendement des cultures. Lors de stress répétés, les plantes peuvent
garder une « mémoire » d’un premier stress, modulant l’ampleur et la rapidité de leur réponse
à un stress ultérieur. Ainsi, un premier stress peut induire des modifications épigénétiques,
physiologiques et moléculaires permettant à la plante de se préparer grâce à une « empreinte du
stress passé ». Cette préparation de la plante à des stress répétés peut notamment reposer sur la
régulation de l’expression de gènes mémoire. Afin de caractériser cet effet mémoire lors de
déficits hydriques du sol récurrents, une expérimentation a été mise en place sur la plateforme
4PMI, où des plantes de pois ont été cultivées sous cinq modalités de déficit hydrique. Des
analyses écophysiologiques ont été intégrées dans un cadre d’analyse structure/fonction et
complétées par des analyses moléculaires (RNAseq) afin de mettre en évidence l’effet mémoire
sur la croissance, le développement et la nutrition hydrominérale du pois. La valorisation de la
mémoire des plantes, que soit par l’identification des processus permettant d’améliorer la
réponse des plantes à des stress hydriques répétés, ou par l’identification de gènes candidats
sous-jacents, pourrait permettre de porter un nouveau regard pour l’amélioration du pois sous
conditions hydriques fluctuantes.