Selon les dires des agriculteurs, la faible disponibilité de moyens non chimiques de gestion des adventices freine grandement la transition de leur exploitation vers des pratiques agroécologiques. Ils sont nombreux à ne pas se satisfaire de devoir réinvestir dans un lourd travail du sol et substituer une pollution chimique par des émissions de gaz à effet de serre couplées à une perturbation de la vie du sol. Les agriculteurs en techniques culturales simplifiées ou ceux en agriculture de conservation des sols mobilisent un principe écologique qui consiste à occuper au mieux la niche écologique des adventices avec un couvert végétal choisi. Ils se retournent largement vers des espèces fourragères et associent souvent de 5 à 10 espèces différentes pour leur couvert d’interculture ou choix de plantes compagnes. S’il est parfois valorisé comme CIVE (Culture Intermédiaire à Valeur Energétique) ou pour l’alimentation animale, le couvert végétal pose aussi souvent des problèmes de destruction : ce que l’on gagné sur la gestion des adventices on le perd potentiellement au moment de détruire ou gérer le couvert pour garantir la bonne implantation de la culture suivante ? Nombre des espèces plébiscitées tels que des légumineuses fourragères, des tournesols, du sarrasin, de la phacélie ou des radis fourragers etc. sont achetées dans le catalogue des variétés fourragères. Ces variétés ont généralement été optimisées pour produire rapidement de la biomasse calée sur la saison culturale et résister au piétinement par les animaux pour une utilisation en pâture. Des caractéristiques qui ne sont pas alignées sur les atouts d’un couvert pas trop concurrentiel et facile à détruire par des méthodes ni chimiques ni gourmandes en énergie. Il y a donc des travaux conduits et d’autres à mener dans différents secteurs pour améliorer la situation : sélectionner des variétés adaptées à servir de couvert végétal, proposer des associations d’espèces homogènes vis-à-vis des conditions de leur destruction par le gel hivernal ou par simple roulage. Il y a encore trop de cas ou la destruction nécessite un recours au glyphosate du fait d’une espèce récalcitrante aux autres modalités de destruction. Le machinisme agricole doit aussi encore évoluer. Il peut notamment proposer des outils couplés à un guidage de précision et gérant de manière différente le rang et l’inter-rang. Dans quelques cas bien maitrisés, on voudra couvrir d’autres finalités comme lutter contre l’érosion du sol, générer un engrais vert, éloigner de possibles ravageurs, fixer du carbone, apporter le gite et le couvert à des auxiliaires ou à la faune sauvage.