Les incendies de forêt sont un enjeu important dans les régions méditerranéennes et le changement climatique est susceptible d’en accroitre le risque. En outre, les nombreuses actions gouvernementales visant à prévenir et à combattre les feux de forêt sont coûteuses, tandis que la régénération naturelle des zones brûlées est lente. Dans ce contexte, nous nous sommes interrogés sur l’effet des différents patrons paysagers sur l’occurrence et la propagation des incendies de forêt, en ce sens que l’estimation et la localisation de cette relation permettent de focaliser l’action de prévention ou de lutte sur les espaces où la probabilité d’occurrence est importante. Dans cette perspective, un regard particulier a été accordé aux zones agricoles, principalement du fait que leur relation au risque d’incendie est relativement peu documentée alors qu’elle est non homogène, c’est-à-dire imprévisible à partir d’une simple cartographie des usages. Pour évaluer le lien entre les différents types d’espaces agricoles et le risque d’incendie, nous avons conduit une analyse statistique de l’occurrence et de la propagation des incendies à partir du recensement des feux passés et des données géomatiques sur les usages des sols, sur une période de huit ans et dans la zone méditerranéenne française. Les résultats sont conformes à la littérature (les municipalités à forte densité de population et aux températures élevées en été plus touchées par les incendies de forêt) et en ce qui concerne l’effet de l’agriculture, les cultures annuelles et l’arboriculture diminuent le risque d’incendie, alors que les terres agricoles hétérogènes ont tendance à en augmenter la probabilité.