Sexing eggs in Europe: update from technical and ethical perspectives
L'ovosexage en Europe : état des lieux et perspectives éthiques et techniques
Résumé
One of the major problems of the "laying hens/table eggs" sector is the culling of male chicks (brothers of layers) due to the lack of an economical market for these animals (low meat yield). This practice, inherent to the egg industry, concerns nearly 50 million male chicks in France per year. This observation questions the ethics of egg production and has been widely publicized in the last years. The awareness of this problem and of the methods used to eliminate male chicks has led to the announcement in early 2020 by various European governments of a ban on this practice by the end of 2021. Such an announcement has precipitated the search for alternatives. At present, three main strategies are being considered: 1) raising layer brothers and identifying new economical markets, 2) evaluating the performance of animals from genetic crosses where females would be raised to produce eggs and males would be raised for their meat ("dual purpose" strains), 3) developing early tools to detect the sex of the embryo in the egg (in ovo) to eliminate "male" eggs rather than male chicks. Relatively recent advances in egg sexing techniques have allowed viable markets to emerge, although most approaches still have room for improvement, and new strategies are emerging ("genome editing", incubation parameters). Some hatcheries have already invested in in ovo-sexing methods but it is clear that the question of the acceptability of the various ovosexing approaches by NGOs and consumers but also their respective economic viability for professionals will remain at the heart of the discussions in the forthcoming years.
L’une des problématiques majeures de la filière « poules pondeuses/ œufs de consommation » est l'élimination des poussins mâles (frères de pondeuses) due à l’absence de circuit de valorisation de ces animaux (du fait de leur faible rendement en viande). Cette pratique inhérente à la filière concerne près de 50 millions de poussins mâles en France par an. Ce constat questionne l’éthique de la production d’œufs et a été très largement médiatisé ces dernières années. La prise de conscience de cette problématique et des pratiques d’élimination des poussins mâles avaient conduit à l’annonce début 2020 par différents gouvernements européens de l’interdiction de cette pratique d’ici à la fin 2021, ce qui a révélé l’urgence de recourir à des alternatives. A l’heure actuelle, trois stratégies principales sont envisagées : 1) élever les frères de pondeuses et repérer des marchés de valorisation, 2) évaluer les performances d’animaux issus de croisements génétiques où les femelles auraient une production d’œufs satisfaisante et où les mâles seraient valorisés pour leur viande (souches « double fin »), 3) développer des outils de sexage précoce dans l’œuf (in ovo) pour éliminer les œufs « mâles » plutôt que les poussins « mâles ». Les avancées relativement récentes sur les techniques d’ovosexage ont permis l’émergence de marchés viables, bien que la plupart des approches présentent encore des marges d’amélioration et que de nouvelles stratégies voient le jour (« genome editing », paramètres d’incubation). Alors que certains couvoirs ont d’ores et déjà investi, il est clair que la question de l’acceptabilité des différentes approches d’ovosexage par les ONG et le consommateur mais également leur viabilité économique pour les professionnels restera au cœur des discussions dans les années à venir.