Les racines des plantes vivent en interaction étroite avec des communautés microbiennes. La survie et la croissance des espèces végétales dépendent de cette symbiose, à tel point que les chercheurs envisagent de sélectionner ces communautés pour améliorer les plantes cultivées. On a souvent besoin d'un plus petit que soi ». L'adage de Jean de la Fontaine trouve un écho inattendu dans un champ de recherche qui en est encore à ses prémices : l'amélioration des cultures végétales par la sélection de leurs partenaires microscopiques, ces communautés microbiennes du sol regroupant bactéries, champignons et archées qui forment le microbiote racinaire. Prenons Brachypodium distachyon, une graminée modèle utilisée pour étudier la croissance des céréales en raison de son court cycle de vie. Notre équipe a démontré l'improbable : après cinq générations de sélection infructueuse du microbiote racinaire corrélé aux plantes les plus productives, la communauté microbienne finit par se stabiliser, et la croissance des plantes s'améliore significativement. Pour s'assurer du rôle exclusif du microbiote dans ce processus, nous avons transplanté celui-ci de génération en génération sur un même lot de graines : le microbiote évol ...