La probabilité est forte pour que les chênaies de la région Centre Val de Loire soient dans les prochaines décades le sujet, à la fois, de dépérissements marqués et d’un manque de régénération permettant le renouvellement des peuplements. Sur le dispositif OPTMix (Oak Pine Tree Mixture, https://optmix.inrae.fr/), environ un tiers des chênes (Q. petraea) sont dépérissants, à des degrés divers en 2021. La première variable affectée par ces dépérissements est la croissance, notamment en épaisseur. La deuxième variable est la surface foliaire, réduite d’environ un tiers. Ces réductions résultent notamment des fortes contraintes hydrique et thermique subies durant les années 2018 à 2020. La durée de la contrainte hydrique (nombre de jours sur la période de croissance), plus que son intensité, est un facteur déterminant des dépérissements observés. Par ailleurs, la proportion de chênes dépérissants est plus élevée dans les peuplements les moins denses. Cet effet résulte sans doute des plus fortes contraintes hydrique et thermique subies par la couronne des arbres dans ces peuplements ouverts, le microclimat y étant moins tamponné. Les arbres dépérissants en 2021 ont tous eu une croissance réduite dans le passé, et ce quelle que soit l’année considérée (depuis 2014). Cette propriété pourrait être exploitée pour réaliser des éclaircies sans sacrifice sur la base de la croissance passée des chênes. En absence de régulation de la pression d’herbivorie et de la gestion de la végétation interférente, la régénération naturelle de chêne sessile sur les placettes OPTMix ne permettra pas de constituer un stock suffisant pour renouveler ces peuplements dépérissants. Cela réduit considérablement les capacités d’adaptation génétique de ces peuplements aux contraintes du climat.