Risque zoonotique : médecins généralistes et vétérinaires sont-ils prêts à collaborer ? Une étude qualitative dans l’ouest de la France - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Santé Publique Année : 2022

Zoonotic risk: are general practitioners and veterinarians willing to collaborate? A qualitative study in western France

Risque zoonotique : médecins généralistes et vétérinaires sont-ils prêts à collaborer ? Une étude qualitative dans l’ouest de la France

Résumé

Introduction: Zoonotic risk is a major public health concern that should be addressed through close collaboration between veterinarians and physicians. Yet the few studies available in this field highlight the absence of such collaboration and point to organizational and cultural constraints as explanatory factors. None of them have investigated potential psychosocial determinants. Methods: This qualitative study is a comparative exploration of veterinarians’ and physicians’ relationship to zoonotic risk and interprofessional collaboration. Individual exploratory interviews were held with fourteen practicing veterinarians and ten general practitioners – all of whom were French. Their different perceptions of zoonotic risk and collaboration were described by means of a thematic analysis. The social representations of each profession with regard to the other were investigated using attitudinal analyses. Results: Collaboration between general practitioners and veterinarians is commonly perceived as non-existent. The main limiting factors on collaboration are: first, greater psychosocial involvement with regard to zoonotic risk among veterinarians than among general practitioners, due to differences in the degree of exposure to these diseases and in the expertise and values regarding the human-nature relationship; second, contrasting assessments of the others’ profession (social desirability), evidenced in veterinarians’ negative representations of general practitioners who, conversely, deem veterinarians to be particularly competent; and, thirdly, different perceptions of collaboration (social utility), as a keen interest in collaboration is witnessed among veterinarians, whereas general practitioners see it as only moderately useful. Conclusion: It is essential to promote places where physicians and veterinarians can meet locally, so that perceptions of zoonotic risk can evolve, particularly among physicians, along with veterinarians’ beliefs about and attitudes towards them
Introduction : Le risque zoonotique est un enjeu majeur de santé publique, qui devrait inciter à une collaboration étroite entre vétérinaires et médecins pour y faire face. Pourtant les quelques études disponibles pointent l’absence de collaboration entre ces professionnels, et avancent comme facteurs explicatifs des contraintes organisationnelles et culturelles. Aucune n’a investigué de possibles déterminants psychosociaux. Méthodes : Cette étude qualitative explore, de façon comparée, le rapport de ces professionnels au risque zoonotique ainsi qu’à la collaboration interprofessionnelle. Quatorze vétérinaires praticiens et dix médecins généralistes français ont été interrogés lors d’entretiens exploratoires individuels. Leurs perceptions croisées du risque zoonotique et de la collaboration ont été décrites au moyen d’une analyse thématique. Les représentations sociales de chaque profession vis-à-vis de l’autre ont fait l’objet d’analyses attitudinales. Résultats : La collaboration entre médecins et vétérinaires est communément perçue comme inexistante. Les principaux facteurs contraignant la collaboration sont : une implication psychosociale face au risque zoonotique plus marquée chez les vétérinaires que chez les médecins, liée à des différences de niveau de confrontation à ces maladies et d’expertise ; des jugements inverses quant à l’autre profession (désirabilité sociale) et à la collaboration (utilité sociale), illustrés par des représentations négatives des vétérinaires à l’encontre des médecins, qui eux jugent les vétérinaires particulièrement compétents, et un vif intérêt des vétérinaires pour une collaboration que les médecins considèrent comme d’utilité modérée. Conclusion : Il est indispensable de promouvoir des espaces de rencontre entre médecins et vétérinaires à une échelle locale, afin de modifier les perceptions du risque zoonotique, notamment des médecins, et les croyances et attitudes des vétérinaires à leur encontre

Dates et versions

hal-03727593 , version 1 (19-07-2022)

Identifiants

Citer

Florian Ollierou, François Beaudeau, Leïla Moret. Risque zoonotique : médecins généralistes et vétérinaires sont-ils prêts à collaborer ? Une étude qualitative dans l’ouest de la France. Santé Publique, 2022, Vol. 34 (1), pp.97-105. ⟨10.3917/spub.221.0097⟩. ⟨hal-03727593⟩
9 Consultations
0 Téléchargements

Altmetric

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More