Inégalités sociales dans la supplémentation prénatale en acide folique : résultats de la cohorte de naissance ELFE - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2018

Inégalités sociales dans la supplémentation prénatale en acide folique : résultats de la cohorte de naissance ELFE

Résumé

Introduction La plupart des organisations professionnelles et nationales, y compris l'Organisation mondiale de la santé et, en France, la Haute Autorité de Santé, recommandent une supplémentation en acide folique pour les femmes en période périconceptionnelle (4 semaines avant la conception et 8 semaines après la conception). Les résultats de diverses études européennes ont montré des niveaux élevés de non-suivi de cette recommandation. L’objectif de la présente étude était d'identifier les caractéristiques sociodémographiques liées au suivi de la recommandation concernant la supplémentation en acide folique. Méthodes Les analyses ont reposé sur les données de 14 156 femmes de la cohorte de naissance nationale ELFE, collectées en 2011. Le moment de la supplémentation en acide folique a été évalué lors de l'entretien en face-à-face mené à la maternité et les caractéristiques sociodémographiques détaillées ont été recueillies après deux mois. L'association entre le respect de la recommandation sur la supplémentation en acide folique (pas de supplémentation ; supplémentation pendant la période périconceptionnelle : avant la conception ou durant les deux premiers mois de grossesse ; supplémentation seulement après la période périconceptionnelle) et les caractéristiques sociodémographiques a été étudiée en utilisant une régression logistique multinomiale. Résultats Seulement 26% des femmes enceintes ont reçu une supplémentation en acide folique pendant la période périconceptionnelle, 10% pendant la grossesse mais après la période périconceptionnelle, et 64% des femmes n'ont reçu aucune supplémentation. Dans les analyses multivariées, un jeune âge maternel, un faible niveau d'études, un faible revenu familial, la multiparité, un surpoids maternel et un tabagisme maternel pendant la grossesse étaient associés à une plus faible probabilité de supplémentation en acide folique pendant la période périconceptionnelle (OR<25 ans vs. 25-29 ans=0,74 [0,67 ; 0,82] ; OR études primaires vs. BAC +5= 0,43 [0,35 ; 0,52] ; OR 4ème enfant vs. 1er enfant=0,41 [0,33 ; 0,51] ; OR obésité vs. poids normal =0,74 [0,65 ; 0,85] ; OR fumeuse toute la grossesse vs. non-fumeuse =0,71 [0,63 ; 0,79]). A l’inverse, les femmes qui ont arrêté de fumé juste avant leur grossesse avaient une probabilité plus élevée de recevoir une supplémentation en acide folique pendant la période périconceptionnelle (OR fumeuse avant grossesse vs. non-fumeuse =1,10 [1,01 ; 1,20]). Ces associations persistaient après exclusion des grossesses non planifiées. Les femmes immigrées et présentant une insuffisance pondérale étaient plus susceptibles de recevoir une supplémentation en acide folique uniquement après la période périconceptionnelle. (OR immigrée vs. née en France=1,33 [1,12 ; 1,57] ; OR insuffisance pondérale vs. poids normal= 1,30 [1,07 ; 1,58]). Conclusions Notre étude confirme un faible suivi de la recommandation concernant la supplémentation en acide folique au cours de la période périconceptionnelle en France et de grandes disparités sociales dans le suivi de cette recommandation.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03739042 , version 1 (26-07-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03739042 , version 1

Citer

Aurore Camier, Manik Kadawathagedara, Sandrine Lioret, Corinne Bois, Marie Cheminat, et al.. Inégalités sociales dans la supplémentation prénatale en acide folique : résultats de la cohorte de naissance ELFE. Journées Francophones de Nutrition, Nov 2018, Nice, France. ⟨hal-03739042⟩
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