Les milieux aquatiques, et en particulier les cours d’eau, sont probablement aujourd’hui les écosystèmes les plus dégradés de la planète (Dudgeon et al. 2006). L’accroissement (type, fréquence, intensité) des pressions anthropiques sur les systèmes aquatiques continentaux se traduit par la présence simultanée de stress multiples, naturels et/ou provenant de l’activité humaine. La prolifération des micropolluants dans ces milieux constitue un facteur du changement global dont l’influence est bien plus soudaine que la plupart des autres stress (Bernhardt et al. 2017). Si la physicochimie, l’occupation des sols et les micropolluants expliquent seuls une faible partie des variations spatiales dans la structure des communautés de diatomées, leur combinaison au contraire en détermine une part majeure (Sabater et al. 2016.). La présence de toxiques dans le milieu peut ainsi être abordée comme un facteur de forçage supplémentaire pour les organismes aquatiques, afin de dépeindre la réponse globale des biofilms à des situations de multistress exerçant conjointement diverses pressions de sélection (éventuellement contradictoires). Cette communication vise à discuter divers aspects impliqués dans l’expression de la toxicité de contaminants variés vis-à-vis des communautés de diatomées, dans des conditions d’exposition les plus proches des conditions réelles (en termes de concentration/diversité des contaminants, des conditions environnementales) et intégrées possibles (incluant les facteurs biotiques). La complémentarité entre descripteurs d’effets (structurels/fonctionnels), ainsi que de nouvelles méthodologies d’évaluation de l’écotoxicité des substances, seront présentées. Les effets d’expositions réalistes aux micropolluants (métabolites, mélanges, influence des facteurs environnementaux « confondants ») seront illustrés. Enfin, le rôle de facteurs biotiques (interactions dans le biofilm, broutage) dans la réponse intégrée des biofilms aux micropolluants sera abordé.