Peuplements mélangés à faible densité : une solution face au changement climatique ? Le cas du chêne sessile et du pin sylvestre - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Rendez-vous Techniques de l'ONF Année : 2021

Peuplements mélangés à faible densité : une solution face au changement climatique ? Le cas du chêne sessile et du pin sylvestre

Résumé

Pour faire face aux sécheresses attendues du fait des changements climatiques plusieurs solutions sylvicoles sont envisagées, dont le mélange des essences et la diminution de la densité. Une thèse a été conduite sur le cas du chêne sessile (Quercus petraea (Matt.) Liebl.) et du pin sylvestre (Pinus sylvestris L.), en s’appuyant sur le dispositif OPTMix en forêt domaniale d’Orléans, en période de sécheresse. Nous avons étudié (1) l’effet de la sécheresse estivale sur la croissance des individus et la résistance de cette croissance en fonction de la sylviculture (mélange-densité), puis (2) la complémentarité entre les deux essences sur la profondeur de prélèvement de l’eau par les racines en peuplements purs et mélangés. La stratégie fonctionnelle du chêne, qui consiste à maintenir des échanges gazeux importants (dont la transpiration) en période de sécheresse, lui permet de continuer à croitre ce qui conduit à une meilleure résistance de la croissance en mélange avec le pin. Mais l’effet positif du mélange sur la croissance des chênes ne s’observe pas en densité faible. Le pin n’est pas affecté par le changement de densité, et il ne l’est que marginalement par le mélange, avec un effet négatif (non significatif) sur la résistance de la croissance au stress estival. La profondeur de prélèvement de l’eau a été analysée lors d’un épisode de sécheresse estivale très prononcé. En peuplements purs, les arbres des deux essences puisent essentiellement dans les horizons très superficiels. En peuplements mélangés, une complémentarité partielle de la profondeur de prélèvement a été observée : la proportion d’eau prélevée vers 30-45 cm de profondeur devient majoritaire pour les chênes alors que les pins gardent une part d’approvisionnement importante dans les couches très superficielles (même si la part provenant d’horizons plus profonds augmente). Cette complémentarité partielle de l’acquisition de l’eau entre les deux essences en mélange diminue le stress des chênes sans changer celui des pins. Ainsi, le mélange des essences semble profiter au chêne et pénaliser la croissance des pins. La diminution de la densité du peuplement réduit les interactions entre les individus et semble donc atténuer les effets (positifs ou négatifs) du mélange. Il semble alors que les bénéfices de ces deux solutions sylvicoles envisagées ne suffisent pas pour faire face aux effets des sécheresses attendues sur ces deux essences.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-03900857 , version 1 (15-12-2022)
hal-03900857 , version 2 (31-01-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03900857 , version 1

Citer

Jordan Bello, Patrick Vallet, Thomas Perot, Lucie Arnaudet, Aurore Calas, et al.. Peuplements mélangés à faible densité : une solution face au changement climatique ? Le cas du chêne sessile et du pin sylvestre. Rendez-vous Techniques de l'ONF, 2021, 71-72, pp.58-68. ⟨hal-03900857v1⟩

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