Les paysages de montagne fournissent de nombreux biens et services écosystémiques profitables aux humains. L’agropastoralisme façonne ces paysages, qualifiés de culturels. Cependant, des enjeux majeurs impactent ces paysages emblématiques des montagnes européenne et les services qu’ils fournissent. Ces enjeux sont les changements d’usage des terres et le changement climatique. L’objectif de cette étude est d’évaluer les effets de la fermeture du paysage et de ses interactions avec les changements climatiques sur la valeur esthétique des paysages de haute montagne d’Europe de l’ouest, les Alpes et les Pyrénées. Une revue de littérature sur l’effet du changement d’usage des terres sur le service culturel a révélé que la fermeture du paysage avait un effet majoritairement négatif sur le service puisqu’il diminue la valeur de l’esthétisme. Des enquêtes sur les préférences esthétiques en hiver des utilisateurs du paysage de deux vallées des Pyrénées centrales ont infirmé cette conclusion, puisque nos résultats démontrent un effet positif de la fermeture du paysage et de l’augmentation de l’enneigement sur l’esthétisme, à l’exception des sommets des paysages ouverts. Elles ont donc révélé l’existence de compromis à faire au sein même du service culturel dans le but de réaliser une gestion différenciée des paysages de haute montagne. Les résultats suggèrent que cette gestion peut être spatialisée à l’échelle d’une vallée ou même plus précisément à l’échelle de différents secteur de montagne, les villages, les chemins, les sommets ou même les pistes de ski. Ce travail ouvre sur la possibilité de comparer les résultats obtenus en hiver avec ceux à obtenir en été, afin d’avoir une gestion encore plus fine des territoires de haute montagne et voir si en été, on obtient des scores supérieurs pour les paysages ouverts.