Les pertes d’azote par volatilisation ammoniacale sont à l’origine de préjudices technico-économiques (perte de performance agronomique des engrais) et environnementaux (dégradation de la qualité de l’air). Le projet EVAMIN avait pour objectif de rechercher des solutions pour diminuer de manière significative ces pertes suite à l’épandage des engrais minéraux azotés, via la construction de nouvelles références et l’évaluation d’outils opérationnels de prévision de ces émissions. Un large réseau d’expérimentations a été mis en place pour acquérir des références originales sur des leviers d’atténuation de la volatilisation ammoniacale en mobilisant la méthode « Volat’NH3 ». Le choix d’une forme d’engrais moins sensible, l’utilisation d’un inhibiteur de l’uréase ou l’enfouissement des engrais ont ainsi montré leur efficacité. Ces résultats ont également été valorisés afin d’évaluer trois outils de simulation des émissions à même d’évaluer et d’améliorer les performances des systèmes de culture sur cet enjeu. Les prédictions d’AzoFert® sont bien corrélées avec les mesures expérimentales, mais sont légèrement sous-estimées, du fait que le poste volatilisation soit calculé dans des conditions optimales d’apport dans cet outil de calcul de dose prévisionnelle. Le module volatilisation de Syst’N a pu être amélioré et présente des performances satisfaisantes dans la plupart des cas étudiés, mais pour autant certaines situations restent mal prises en compte (ex. conditions sèches après apport de granulés, pH très élevés des sols). La grille « évaluation du risque de volatilisation ammoniacale et majoration de dose » proposée par le COMIFER et le RMT Fertilisation & Environnement a montré des résultats imprécis, notamment dus à une confusion entre perte par volatilisation ammoniacale et efficacité des engrais azotés. Des métamodèles statistiques simples ont été élaborés à partir d’un travail de multisimulations avec Volt’Air, permettant de proposer de nouveaux facteurs d’émission de niveau 2 (utilisable pour les inventaires nationaux) et de niveau 3 (utilisable dans les outils d’aide à la décision en matière de fertilisation azotée). Cependant ce travail a été réalisé avec la version initial de Volt’Air, et devra être réitéré en validant au préalable Volt’Air à partir du réseau expérimental.