L'intégration culture-l'élevage à l'échelle du territoire (ICET) constitue une alternative à la diversification des exploitations agricoles pour boucler les cycles des nutriments à l'échelle locale. Elle fait l'objet d'un nombre croissant d'études et représente un levier pour les transitions agroécologiques des territoires spécialisés. Les études montrent qu'elle permet de surmonter certains obstacles à la diversification de ces territoires tout en mettant en œuvre les principes de l'économie circulaire et en permettant des économies de ressources naturelles, d'énergie et de coûts financiers tout en renforçant les réseaux d'acteurs. L'étude présentée ici propose une méthode de prospective participative pour élaborer des scénarios d'ICET, appliquée à deux territoires contrastés : le Lot et La Réunion. Elle fournit ainsi des éléments d'analyse de situations de territoires, des pistes prometteuses ou plus risquées quant au renforcement des complémentarités culture-élevage. L'autonomie fourragère par le pâturage sur de nouvelles ressources, la diversification des systèmes de culture, et l'orientation des élevages vers des races plus rustiques, semblent des pistes convergentes. La production d'énergie par méthanisation d'effluents d'élevage ou mise en place de panneaux photovoltaïques sur des prairies pâturées semble une option plus spécifique au territoire du Lot. Ce travail contribue par des études de cas à l'analyse des processus au sein des « archétypes de territoires », menée dans le cadre du réseau national RMT SPICEE. En termes de méthode, cette étude propose un cadre structuré pour la conception de scénarios d'intégration culture-élevage à l'échelle territoire, et ouvre des pistes d'approfondissement pour les acteurs de ces territoires. Elle renseigne aussi sur les options récurrentes, trans-territoriales, d'ICET et les reconfigurations nécessaires pour la transition agroécologique.