La création de nouveaux écosystèmes est un complément à la conservation et à la restauration pour lutter contre l'érosion de la biodiversité. En milieu urbain, les toits constituent une bonne opportunité pour le tester. Les techniques doivent cependant s'inspirer des habitats naturels écologiquement proches. Tout d'abord, des inventaires botaniques ont donc été réalisés dans le sud-est de la France permettant de recenser plusieurs centaines d'espèces végétales utilisables sur les toits en climat méditerranéen. Parmi celles-ci, 80% ne sont toujours pas commercialement utilisées surtout les espèces annuelles. Un processus de tri a ensuite été développé à partir de l'utilisation des traits fonctionnels accessibles dans les bases de données. Trente-quatre espèces ont alors obtenu les meilleurs scores permettant d'en tester dix-huit dont les graines étaient facilement disponibles. Fin 2012, des toits végétalisés expérimentaux ont été construits à Avignon et Heverlee (Belgique) où variaient la profondeur du substrat et l'exposition. Après deux années de suivi, les situations avec le substrat le plus épais et l'ombrage ont présenté des recouvrements et richesse en espèces les plus importants. Dans tous les cas, une persistance des nouvelles communautés végétales créées a cependant été mesurée après les périodes estivales et hivernales grâce aux capacités de régénération des espèces annuelles permettant de prédire leur durabilité sur le long terme.