Travail, technique et rapports à la nature : quelles redéfinitions agro-écologiques ?
Abstract
L’une des singularités du travail agricole est de se fonder sur un rapport à la nature, dont des hommes
et des femmes ont fait profession, comme Michèle Salmona l’a clairement souligné. L’agroécologie
nous invite aujourd’hui à repenser ce rapport professionnel à la nature qui, c’est la perspective que je
défends, pose toute la question du travail, de sa définition, du rapport technique qu’il sous-tend, de la
façon de s’y engager et des liens aux autres qui l’accompagnent et qu’il accompagne. C’est donc cette
articulation entre « travail, « nature » et « technique » que je voudrais questionner en montrant
comment, là où la modernisation agricole a légitimé un travail « contre la nature », l’agroécologie
pourrait renvoyer à un travail « avec la nature » allant de pair avec une (ré)inscription territoriale des
activités agricoles. Quelles en seraient les caractéristiques en termes d’engagement dans l’activité, de
production de connaissances et de rapports aux autres et à la nature ? En quoi ce type de rapport
professionnel à la nature vient-il interroger les grandes catégories anthropologiques et affecter la
définition même du travail agricole ?