ACTAFORSE : Interactions des acteurs pour la gestion des arbres hors-forêt et la production de services écosystémiques
Résumé
Reboiser les campagnes françaises en y réintroduisant des petites forêts et des haies de diverses sortes, et en promouvant l’agroforesterie, est crucial pour une agriculture plus vertueuse pour l’environnement et plus en phase avec les attentes de la société. Néanmoins, cet objectif se heurte à de nombreuses difficultés, dont notamment celles des contraintes que représentent les arbres pour les agriculteurs, contraintes qui les incitent à déboiser plutôt que l’inverse. Dans le cadre du projet ACTAFORSE, nous avons étudié plus précisément le point de vue des agriculteurs vis-à-vis des arbres, en faisant une focale sur une région de polyculture-élevage située dans le Sud-Ouest de la France, à 60 km environ de Toulouse. Selon les agriculteurs rencontrés, les arbres produisent de nombreux services : le bois, dont l’utilisation et la vente participe à l’économie des fermes ; le maintien des sols, qui bénéficie à la production agricole ; l’esthétique du paysage, qui est associée à une identité locale. En regard de ces nombreux bénéfices (nous en avons identifié un total de 29), les agriculteurs ont fait remonter 18 sortes de nuisances dont les principales était liée à la difficulté de maintenir des arbres dans des parcelles mécanisées, ainsi qu’à la charge de travail nécessaire à leur entretien, notamment pour les haies. Bien que les arbres ont un grand potentiel pour aider l’agriculture française à répondre aux enjeux écologiques actuels, il sera nécessaire dans le futur de mieux valoriser les ressources qu’ils produisent tout en permettant aux agriculteurs de mieux se prémunir contre les nuisances associées. Une première piste envisageable serait de promouvoir la mobilisation et la commercialisation du bois issu des haies et autres types de formations boisées. En effet, si les arbres deviennent une source de revenu, les agriculteurs seront davantage enclins à les conserver. Une seconde piste serait de mieux prendre en compte les nuisances liées aux arbres dans les politiques publiques et d’adapter les pratiques et machines agricoles à leur présence. Une prise en compte plus spécifique des arbres dans les directives de la Politique Agricole Commune apparaît notamment comme un levier puissant de promotion de l’arbre champêtre et de pratiques agroforestières au sens large.
Domaines
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