Bien que de nombreux secteurs notamment le domaine minier doivent respecter des normes environnementales, leurs activités affectent les écosystèmes aquatiques et terrestres. En effet, l’extraction aurifère qui utilise le processus de cyanidation consiste en la lixiviation du minerai par des solutions de cyanures alcalines libérant ainsi des nitrates dans les eaux de traitement, les eaux d’exhaure sont également enrichies en nitrates provenant de l’emploi d’explosifs. Des efforts visant à réduire les effets de ces activités comprennent la réduction des apports en nitrates dans les milieux récepteurs. Cependant, de nouveaux outils sont nécessaires pour évaluer les avantages de telles réductions. Pour ce faire, ce projet se base sur l’exposition de biofilms dans des conditions contrôlées pour évaluer l'impact d'une diminution des rejets en nitrates dans le milieu récepteur. Les biofilms étant présents dans tous les écosystèmes aquatiques, leur suivi représente une approche complémentaire aux tests normés. Des biofilms naturels ont été prélevés en février 2023 dans l'étang voisin de l’INRAE Cestas - Gazinet. Deux lames de biofilms ont été placées dans 15 béchers (8 L) pour l'expérience (5 traitements × 3 répétitions) et exposées sur une période de 30 jours au cours de l'hiver 2023. Les différentes conditions d'expositions visent à analyser l’influence de concentrations décroissantes en nitrates en aval de rejets miniers sur la composition et le fonctionnement du biofilm, en considérant un potentiel effet des apports minéraux de l’effluent. La réponse du biofilm a été suivie à J14 et J30 en termes (1) de rendement photosynthétique et teneur en chlorophylle du biofilm au PhytoPAM, (2) de qualité nutritionnelle avec les variations dans la composition des acides gras par LC-MS et (3) de changements dans les communautés bactériennes, algales, fongiques et méiofaune par séquençage respectivement des marqueurs 16S, 18S, ITS et CO1. Les résultats préliminaires tendent à montrer une corrélation entre concentration en nitrate et augmentation du rendement photosynthétique à J14. Dans toutes les conditions, ce rendement et la concentration en chlorophylle baissent très significativement à J30, suggérant un début de sénescence du biofilm. Les analyses génomiques et lipidiques vont permettre de lier ce changement de rendement photosynthétique à des changements dans les assemblages de communautés au sein des biofilms exposés.