Le projet Panel 279 : la génétique d’association pour des variétés tolérantes à la sécheresse
Résumé
Comme d’autres plantes domestiquées, la viticulture est confrontée au double challenge, de réduire sa dépendance vis à vis des intrants minéraux (eau, fertilisants…) et phytosanitaires, tout en évoluant pour s’adapter aux contraintes abiotiques associées au changement climatique (sécheresse, élévation de la température). Le dispositif proposé permet d’aborder ce double challenge scientifique et technique. D’abord parce que le dispositif permet de développer des recherches sur la réponse de la vigne à la contrainte hydrique, de rechercher des caractères d’adaptation à la sécheresse et d’exploiter la diversité existant chez V. vinifera à la recherche de variétés moins dépendantes de la fourniture hydrique. Par ailleurs, une vingtaine de génotypes additionnels ont été incorporés dans le dispositif pour représenter une gamme de variétés résistantes aux maladies fongiques en cours de déploiement (ResDur1) ou en cours de sélection (Resdur 2) et quelques espèces de Vitis classiquement utilisés dans l’hybridation interspécifique chez la vigne. Ces génotypes additionnels permettront la comparaison de l’efficacité d'utilisation de l’eau des nouvelles variétés résistantes aux maladies fongiques par rapport à la diversité existante chez V. vinifera.
La KIM Vine & Wine Sciences (iSite MUSE, 2019-2021) a soutenu le démarrage du projet (100 k€), c’est à dire la préparation de la parcelle (1,6 ha), la sélection du matériel végétal (tests virologiques, assainissement des accessions contaminées), son greffage et la plantation de l’essai (mars 2021). Après 2 campagnes de greffage, 93 % des variétés qui sont disponibles au nombre de répétitions ciblées (20 répétitions biologiques) plantées en 4 blocs de 5 souches sur 2 parcelles à fertirrigation différentiable. L’essai comprend 302 variétés : 279 de V. vinifera du panel d’association, 9 variétés emblématiques des régions Françaises, 7 variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium issues du programme français ResDur, et 7 accessions d’espèces américaines et asiatiques de Vitis. La maturité du dispositif (première fructification phénotypable) est prévue en 2024-2025, pour une exploitation scientifique optimale sur la période 2025-2035.