Cet article évalue la manière dont l’information sur les risques de submersion a pu affecter les prix immobiliers entre 2010 et 2020 sur deux segments du littoral néo-aquitain : le bassin d’Arcachon et la côte charentaise. La démarche mise en œuvre accorde une attention particulière aux vecteurs de diffusion de l’information sur les risques: l’information véhiculée par les évènements tempétueux et celle provenant d’un zonage de risque officiel via la mise en place de plans de prévention des risques littoraux (PPRL) dans territoires concernés. Les deux territoires d’étude choisis présentent de ce point de vue deux différences majeures. Tout d’abord, la mise en place d’une cartographie officielle du risque a été réalisée fin 2014 pour le Littoral Charentais, et seulement à la mi-2017 pour le Bassin d’Arcachon. De plus, deux tempêtes sont survenues à l’hiver 2014 (Hercule (06/01/2014) et Christine (03/03/2014)) ont confirmé empiriquement l’existence de ce risque sur la côte charentaise. Nous testons l’impact des différentes formes de perception des risques sur les prix immobiliers au moyen d’une modélisation hédonique en double différence des prix du logement sur la bande littorale des deux territoires étudiés. Le groupe de traitement est constitué des transactions portant sur des biens exposés au risque de submersion marine dans la zone d’aléa. Le groupe de contrôle est constitué de toutes les autres transactions situées dans une bande de 1000 mètres du littoral. Nos résultats confirment un impact significatif et négatif de l’aléa de submersion uniquement pour le Littoral Charentais. A contrario, aucun effet significatif n’est détecté sur la bande littorale exposée du bassin d’Arcachon. Ces résultats indiquent que seule la conjonction d’un aléa dramatique et de la révélation de l’information via un zonage officiel des risques exerce un impact structurant sur la valeur des biens exposés.