Des tiques dans les maisons ? Un faisceau de preuves et de nouvelles questions grâce aux citoyens
Résumé
En France, les êtres humains se font principalement piquer par des tiques en forêt, dans leur jardin ou dans des prairies (données du programme de recherche participative CiTIQUE). Un autre lieu, plus improbable, n’est cependant pas à négliger : l’intérieur du domicile. D’après les déclarations de piqûres récoltées via CiTIQUE, plus de 1800 personnes ont déclaré s’être fait piquer à l’intérieur de leur domicile depuis 2020, soit 4% des signalements de piqûres, mais de quelles tiques s’agit-il ? Il existe des espèces de tique endophiles telles que Rhipicephalus sanguineus capable de réaliser son cycle à l’intérieur d’une maison. Toutefois, les premières analyses de tiques piqueuses réalisées avec les citoyens au Laboratoire Tous Chercheurs montrent qu’il s’agit fréquemment de nymphes d’Ixodes ricinus, une espèce exophile nécessitant un déficit de saturation élevé pour sa survie. De plus, la diversité de tiques (stades et espèces) se rapproche plus de celle des tiques piqueuses d’animaux domestiques que de celles piqueuses d’êtres humains. Ces résultats sont confortés par les nombreux témoignages reçus à CiTIQUE décrivant des personnes piquées après avoir été en contact avec un animal domestique à l’intérieur de leur domicile. Ces premiers résultats sont un premier pas pour objectiver le risque lié aux piqûres de tiques à l’intérieur du domicile. Ils soulèvent aussi des questions qui seront discutées lors de la présentation : comment déterminer qu’une espèce de tique représente un risque pour l’être humain dans une situation donnée ? Quelles informations sur la biologie de la tique nous manquent pour mieux comprendre le risque de piqûre de tique ?