Le projet OSCAR (ANR Agrobiosphere) visait à développer un outil de simulation cartographique du risque acarologique en fonction des caractéristiques d’un paysage agricole bocager. Dans un premier temps, l’objectif était de prédire les densités de tiques dans un tel paysage. Pour ce faire, des collectes de nymphes de l’espèce Ixodes ricinus ont été réalisées dans deux zones ateliers en Ille-et-Vilaine et en Haute-Garonne au moment du pic printanier, durant trois années consécutives. Les habitats ont été géo-référencés au sein de ces paysages, permettant de distinguer bois, prairies, routes, cultures et bâtiments. Les échantillonnages des tiques sur la végétation ont été effectués dans les milieux les plus favorables aux tiques. Nous avons utilisé des données météorologiques (température de l’air, humidité relative) issues des stations proches de ces zones. Le modèle statistique d’analyse des données a été de type GLM Mixte, en considérant que les densités de tiques suivaient une distribution binomiale négative. Les variables explicatives du modèle ont différé selon la provenance des tiques (coeur du bois vs lisière ou haie en bordure de prairie), car certaines variables étaient sans objet pour le bois. Le modèle ajusté a par la suite été intégré dans un simulateur programmé sous R, qui a permis de simuler les densités de tiques dans les composantes d’un paysage renseigné par l’utilisateur. L’ajustement du modèle a conduit à considérer les variables suivantes comme significativement influentes sur les densités de tiques : (i) dans le bois : température, périmètre du bois et distance à la route, (ii) en lisière de bois ou en bordure de prairie : température, humidité, périmètre du bois dans le buffer, distances aux bois et aux bâtiments. Le simulateur créé a permis de représenter visuellement sous forme de carte dans un paysage donné les densités relatives de tiques estimées par le modèle (densité / densité maximale sur la zone). L’analyse des résultats du modèle a montré que l’ajustement met en évidence des variables pertinentes par rapport aux connaissances actuelles sur l’écologie des tiques. Son intégration dans un simulateur permettra d’explorer les risques dans de nouveaux paysages similaires à ceux qui ont été étudiés.