Glyphosate : les agriculteurs disent ne pas pouvoir s’en passer, mais où en sont les alternatives ? - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France. Nouvelle série Année : 2023

Glyphosate : les agriculteurs disent ne pas pouvoir s’en passer, mais où en sont les alternatives ?

Xavier Reboud
Brice Dupont
  • Fonction : Intervieweur / Enquêteur

Résumé

La Commission européenne propose aux États membres de reconduire l’homologation du glyphosate pour une période de dix ans. Un soulagement dans une grande partie du monde agricole, qui estime que des solutions alternatives fiables ne sont toujours pas possibles. Ces dernières existent-elles, et si non, pourquoi ? Prolonger l’autorisation d’utilisation du glyphosate pour une période de dix ans. C’est la proposition formulée par la Commission européenne, malgré les incertitudes sur certains risques de cette substance, présente dans l’herbicide controversé le plus utilisé au monde. Les vingt-sept États membres devront voter le 13 octobre prochain, alors que l’homologation actuelle du glyphosate au sein de l’Union européenne prend fin le 15 décembre 2023. Si la Commission fixe certaines limites à l’utilisation, et si elle reconnaît des impacts de la substance sur certains mammifères ou sur les eaux de surface, elle s’en remet aux États pour fixer les règles exactes. Ce sont en effet eux qui ont en charge d’évaluer les produits commercialisés sur leur territoire. « Il marche très bien et n’est pas cher » Cette proposition de la Commission a fait bondir les opposants au glyphosate. Le sujet, qui fait l’objet de controverses scientifiques, est en effet devenu éminemment politique. Avec des questions en suspens : pourquoi les agriculteurs utilisent-ils encore cet herbicide, alors qu’il est interdit en France depuis 2019 pour les particuliers ? Et pourquoi n’existe-t-il pas solutions alternatives massivement répandues ? « Sur le plan chimique, il n’y a pas d’option intéressante. Compte tenu du marché énorme que cela représente, beaucoup de monde cherche, mais personne ne trouve. Si on déniche un autre produit avec les mêmes propriétés que le glyphosate, il y a de grandes chances qu’il présente les mêmes défauts », souligne Xavier Reboud, directeur de recherches à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Ce spécialiste de l’agroécologie, qui a coordonné l’étude sur les usages et alternatives au glyphosate en France, résume pourquoi le monde agricole opte pour cet herbicide : « il marche très bien et il ne coûte pas cher ». La substance permet en effet de facilement et efficacement éliminer les adventices (les mauvaises herbes), les plantes vivaces, les chardons… « Avec ce produit, l’agriculteur a beaucoup plus de latitudes. Quand vous êtes seul à la tête d’une grande exploitation, cela vous semble... Il vous reste 70% de cet article à lire.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04230542 , version 1 (06-10-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04230542 , version 1

Citer

Xavier Reboud, Brice Dupont. Glyphosate : les agriculteurs disent ne pas pouvoir s’en passer, mais où en sont les alternatives ?. Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France. Nouvelle série, 2023. ⟨hal-04230542⟩
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