Et si l’évaluation du bien-être cachait l’écosystème ? - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2023

Well-being assessment: What about the ecosystem?

Et si l’évaluation du bien-être cachait l’écosystème ?

Résumé

The definition of animal welfare pro-posed by ANSES (2018) is centered on the individual. However, welfare also relies on the relationships between individuals and with their environments (ANSES, 2018). This is particularly difficult to think about. As a first approach, we could use the concept of Nature, often used to position the individual. With Nature comes Human, Animal, and Plant, separate elements locked into their kingdom identity. The concept of Nature leads to a dyad-ic thinking (e.g., Nature/Culture, Natu-ral/Artificial) which imposes the fixing of definitions (identities) and reduces the analysis to that of opposition. Let us now take the concept of Human. As an identity, its definition does lead to a balanced concept without using the concept of Animal, which is both inter-nal and external. In classical philoso-phy, the Human is the Animal either 1, with an attribute (Aristotle, 2015) or 2, without an attribute (a featherless biped, Plato, 2018). These two definitions have very different consequences, particularly in how racism and speciesism are or are not avoided, with the defini-tion of Human by a minus being much more neutral than by a plus. These two definitions suppose the collective and their interrelations; the individual in isolation is not enough. From this a priori of consensual separation between the Animal and the Human derive compatible notions of well-being. To overcome this, to leave this fixation, we know that it is necessary to make use of other tools of thought. We found them in the philosophy of Anne-Françoise Schmid and the tools of ge-neric epistemology (Schmid & Mambrini-Doudet, 2019). These tools allow us to know the oppositions and to con-sider the relations that can depend on the individual (internal relations, Leibniz, 1686), the individual becomes a concept that contains all its predicates; or be independent of other individuals (i.e., external relations, Russell, 1959), the facts are independent of their expe-rience. The tool that we propose here is situated at the level of the individual, without being confined to them. It is a question of using the concept of inten-tion to reveal and take into account the relationships, a porosity of the individual with themself, others, and their environment. It reveals the small perceptions, like the noise of the waves (Leibniz, 1686), the differences in air pressure (Bouillon, 2021), and the di-mensions which they carry. The dis-placement of the individual to their microperceptions enriches so much the notion of well-being that the sense is undone to let appear a complex and fluid individual in their ecosystem.
La définition du bien-être animal pro-posée par l’ANSES (2018) est centrée sur l’individu. Or, le bien-être repose aussi sur les relations entre individus et avec leurs environnements (ANSES, 2018). Ceci est particulièrement difficile à penser. En première approche, on pourrait passer par le concept Nature souvent utilisé pour positionner l’individu. Avec la Nature viennent l’Humain, l’Animal et le Végétal, éléments séparés enfermés sur leur identité de règne. Le concept de Nature en-traîne une pensée par dyade (Nature/Culture, Naturel/Artificiel, etc.) qui impose la fixation de définitions (identités) et réduit l’analyse à une opposition. Prenons maintenant le concept d’Humain. En tant qu’identité, sa définition ne permet pas d’aboutir à un concept équilibré sans mobiliser le concept d’Animal, qui lui est à la foi interne et externe. Dans la philosophie classique, l’Humain est 1, l’Animal plus un attribut (Aristote, 2015) ou 2. sans un attribut (Un Bipède sans plumes ; Platon, 2018). Ces deux définitions ont des conséquences très différentes, en particulier dans la façon d’éviter ou de ne pas éviter le racisme et le spécisme, la définition de l’Humain par un sans étant beaucoup plus neutre que celle par un plus. Ces deux définitions supposent le collectif et ses relations, l’individu isolément ne suffit pas. De cet a priori de séparation consensuelle entre l’Animal et l’Humain découlent les notions de bien-être qui lui sont compatibles. Pour les dépasser, sortir de cette fixité, nous savons nécessaire de faire usage d’autres outils de pensée. Nous les avons trouvés dans la philosophie d’Anne-Françoise Schmid et les outils de l’épistémologie générique (Schmid & Mambrini-Doudet, 2019). Ces outils nous permettent de savoir les oppositions et de considérer les relations qui peuvent dépendre de l’individu (relations internes ; Leibniz, 1686) - l’individu devient un concept qui contient tous ses prédicats - ou être indépendantes des individus (relations externes ; Russell, 1959), les faits sont indépendants de l’expérience de ceux-ci. L’outil que nous proposons ici se situe à l’échelle de l’individu, sans s’y enfermer. Il s’agit de faire usage du concept d’intention pour révéler et prendre en compte les relations, une porosité de l’individu avec soi-même, les autres et son environnement. Il permet de révéler les petites perceptions, comme le bruit des vagues (Leibniz, 1686), les différences de pression de l’air (Bouillon, 2021) et les dimensions qu’elles portent en elles. Le déplacement de l’individu à ses micro-perceptions enrichit tellement la notion de bien-être que le sens s’en défait pour laisser apparaître un individu complexe et fluide dans son écosystème
Dauphiné-Morer, Tiret, Schmid, & Mambrini-Doudet (2023) Sciences & Bonheur - Volume 8.pdf (609.05 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-04233774 , version 1 (09-10-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04233774 , version 1

Citer

Anne-Lise Dauphiné-Morer, Agnès Tiret, Anne-Françoise Schmid, Muriel Mambrini-Doudet. Et si l’évaluation du bien-être cachait l’écosystème ?. Durabilité et bien-être : Des relations ambivalentes, 8, Sciences & Bonheur, 2023, Numéro thématique, Durabilité et bien-être : Des relations ambivalentes, 2498-244X. ⟨hal-04233774⟩
8 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More