La thèse BiocARe, en lien avec le projet ANR BAoBAb, vise à obtenir une meilleure compréhension du rôle des biocides appliqués quotidiennement pour garantir la sureté sanitaire de la chaine alimentaire, dans l’évolution de la résistance aux antibiotiques. Ceci s’inscrit dans une perspective One Health en intégrant la complexité du modèle biofilm, la forme de vie majoritaire des bactéries dans ces environnements. Pour cela, des biofilms de 10 souches d’Escherichia coli isolées sur la chaine alimentaire au cours des plans de surveillance annuels du Laboratoire National de Référence « Résistance Antimicrobienne » ont été exposés à 5 substances actives biocides, de manière répétée pendant plusieurs semaines avant dénombrement de variants résistants sur milieux gélosés avec antibiotiques. Plusieurs substances actives biocides ont été associées à des apparitions de résistances croisées aux antibiotiques comme la triamine ou le chlorure de benzalkonium avec la rifampicine ou le polyhexaméthylène biguanide avec la gentamicine. La caractérisation phénotypique de ces variants (environ 200) est en cours (profils de sensibilité aux antibiotiques et biocides, taux de croissance, formation et structure de biofilms) et le séquençage ainsi que la comparaison de leurs génomes permettront d’identifier les marqueurs moléculaires sous-tendant ces résistances croisées. Ces données permettront d’acquérir de plus amples connaissances sur l’adaptation de cette espèce bactérienne sur la chaîne alimentaire en lien avec l’antibiorésistance.