Les vergers, vignes, couverts hivernaux, céréales, parcours boisés, surfaces cultivées ou en déprise, appartenant à des agriculteurs ou gérés par des collectivités offrent une ressource fourragère additionnelle aux brebis. Le projet Brebis_Link a analysé les pratiques de pâturage sur ces surfaces dans le Sud-Ouest de la France afin d’identifier les facteurs favorables, les freins et les leviers à leur mise en œuvre en vue de sensibiliser les éleveurs et leurs partenaires sur les bénéfices réciproques. S’il est bien conduit, le pâturage de ces surfaces additionnelles a des impacts positifs sur les couverts concernés et offre une diversité alimentaire pour les troupeaux. Le pâturage s’organise autour de partenariats « gagnants-gagnants » entre propriétaires et éleveurs dont la pérennité repose sur la capacité à trouver un équilibre qui convient à l’ensemble des acteurs : s’assurer d’un affouragement suffisant du troupeau en production, tout en répondant aux attentes agronomiques des propriétaires, et en maitrisant le temps de travail qui y est consacré. Par ailleurs, le manque d’éleveurs dans les territoires spécialisés en productions végétales est le principal frein au développement de ces pratiques à court terme. Pourtant, cette expérience agroécologique pourrait être le précurseur d’un renouveau de la polyculture élevage, à condition d’équilibrer les partenariats et de les sécuriser dans le temps.