Etude du stress oxydant chez Faecalibacterium prausnitzii
Résumé
Le microbiote gastro-intestinal humain est composé de milliards de bactéries
commensales de différentes espèces, dont la plupart sont des anaérobies obligatoires résidants
dans le côlon. Faecalibacterium prausnitzii est une bactérie abondante du côlon, représentant
jusqu’à 5% de la communauté bactérienne connue du microbiote intestinale (Hold et al., 2003).
Chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), les
conditions physico-chimiques du tube digestif (tension en oxygène, pH, acides biliaires,
espèces réactives de l’oxygène (ERO)) sont modifiées. L’augmentation de la tension en
oxygène et la formation d’ERO sont responsables du stress oxydant qui pourrait conduire à une
dysbiose. Toutes les bactéries n’ont pas la même capacité d’adaptation. Certaines disparaîtront
(Faecalibacterium, Clostridia) tandis que d’autres profiteront des nouvelles conditions de
croissance (Entérobactéries, Fusobactéries). Il est observé aussi qu’au niveau sous-espèce la
souche de F. prausnitzii L2-6 prédomine par rapport à la souche de F. prausnitzii A2-165 chez
les patients souffrant de dermatite atopique. Lors de ce projet nous avons observé que certaines
souches contiennent dans leur génome des gènes potentiellement impliqués dans la résistance
au stress oxydant. Par des stress de survie à l’oxygène ambiant ou au peroxyde d’hydrogène
nous avons comparé la capacité à survivre des souches L2-6 et A2-165. Pour aller plus loin,
nous nous sommes intéressés à la réponse transcriptionnelle de la souche L2-6 suite à une
exposition à l’air ambiant ou au peroxyde d’hydrogène. L’expression des gènes codants des
enzymes de détoxification a été quantifiée par qPCR. Les profils d’expression obtenus nous ont
guidé vers la construction d’un premier modèle de régulation chez F. prausnitzii. Jusqu’à
présent, aucun outil génétique n’est disponible chez F. prausnitzii pour étudier la fonction de
gènes d’intérêt. Afin de valider la fonction des potentielles enzymes de détoxification de
F. prausnitzii, nous avons donc cherché à complémenter des mutants de C. difficile inactivés
dans des gènes codant des enzymes de détoxification de l’O2 et/ou des ROS
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)