Le Programme National de Recherche et d'Innovation (PNRI) vise à identifier des solutions opérationnelles pour gérer la jaunisse de la betterave sucrière. Plusieurs essais ont été mis en place, dans un réseau de parcelles d'agriculteurs situé au nord de la France, afin d'évaluer l'intérêt des plantes compagnes. Trois espèces ont été testées : avoine de printemps, orge de printemps et féverole de printemps. Les populations de pucerons Myzus persicae, les symptômes de jaunisse et les pertes de rendement liées à la compétition entre les plantes compagnes et les betteraves ont été évalués. Des résultats préliminaires sont présentés dans cet article pour les trois variables étudiées. Un modèle statistique bayésien a permis d'estimer l'efficacité des plantes compagnes sur les pucerons lorsqu'elles sont utilisées seules ou en combinaison avec un traitement aphicide (Teppeki® à base de flonicamide). Les plantes compagnes permettent de réduire les populations de pucerons sur betterave, mais elles sont moins efficaces qu'un traitement aphicide. Leur intérêt en combinaison d'un traitement aphicide n'a pas été démontré mais cela n'exclut pas qu'elles pourraient en avoir un dans les cas où la protection aphicide ne serait pas suffisante. L'efficacité des plantes compagnes sur les symptômes de jaunisse et les pertes de rendement liées à la concurrence ont été calculées pour chaque essai puis évaluées graphiquement. Une réduction des symptômes de jaunisse est observée pour les trois espèces mais les résultats sont très variables entre les essais. Enfin, une perte de rendement est observée, et elle est d'autant plus importante que les plantes compagnes ont été détruites tardivement. La réussite de ce levier repose sur une réduction du nombre de pucerons verts, des symptômes de jaunisse et une absence de concurrence avec les betteraves. Un ajustement de l'itinéraire technique est envisagé pour les futurs essais du PNRI.