L’activité nucléaire est un domaine en pleine expansion, notamment dans les pays en voie de développement, en dépit de plusieurs accidents dans le passé. Actuellement en France, deux tiers des réacteurs en opération approchent de leur fin de vie. Il est donc indispensable d’amener de l’expertise sur le sujet du démantèlement et de l’assainissement des installations nucléaires pour pouvoir gérer la grande quantité de déchets radioactifs induite par l’arrêt de toutes ces installations. Il y a un réel manque d’indicateurs biologiques pour le suivi de contamination radioactive de très faible activité dans l’environnement, même si le nombre d’études sur ce sujet augmente progressivement. L’objectif de ce stage est de réaliser un inventaire des indicateurs biologiques existants pour le suivi des opérations de démantèlement et d’assainissement des installations nucléaires ainsi que pour l’évaluation du succès des opérations de remédiation. La recherche s’est portée sur tout radionucléide pouvant se trouver sur les lieux ou dans les matériaux issus des anciennes installations nucléaires. Dans un premier temps, ont été considérés les éléments de la chaine de désintégration de l’uranium 238 qui a de nombreux radionucléides fils comme le polonium 210 ou le plomb 210. Le polonium et l’uranium sont tous deux plus accumulés par les organismes aquatiques que par les organismes terrestres. Néanmoins il faut prendre en considération que les, dans les études considérées les concentrations dans ces deux milieux ne sont pas les mêmes et peuvent donc impacter les mécanismes d’accumulation. Ces mécanismes sont également dirigés par d’autres paramètres physicochimiques comme le pH, la température, la spéciation, et varient d’un organisme à l’autre. Certains indicateurs biologiques reconnus pour le suivi d’autres contaminants, comme les mousses ou les algues, sont également intéressants pour le suivi des radionucléides. D’autres, comme les champignons, se révèlent moins appropriés pour accumuler les radioéléments comme l’uranium ou le thorium. La toxicité des radionucléides variant en fonction des paramètres physicochimiques, il serait intéressant de développer des indicateurs pour le suivi de la spéciation des éléments afin de caractériser au mieux le danger radioécologique. L’utilisation d’indicateurs biologiques accumulateurs de radionucléides est très importante car ils peuvent à la fois servir au suivi environnemental et aux opérations de bioremédiation grâce à leur capacité à extraire les contaminants du sol. Ces propriétés de phytoextraction sont primordiales pour diminuer le volume et la nocivité des déchets. La mise en place d’un seuil de libération encouragerait la valorisation des déchets dont la radioactivité se trouve, dans certains cas, être inférieure à la radioactivité naturelle. Malgré les études réalisées dans le domaine de la compréhension des mécanismes de transfert, beaucoup peinent encore à expliquer les différences d’adsorption et d’accumulation des radionucléides entre les espèces. La compréhension de ces mécanismes est d’autant plus importante pour les organismes destinés à la consommation humaine. Afin de protéger au mieux l’environnement il serait nécessaire de déterminer le bruit de fond radiologique. Cela permettrait de qualifier par la suite le risque et rendrait possible d’évaluer le succès des opérations de remédiation. Il serait donc enfin possible de songer à une éventuelle valorisation de ces déchets anciennement contaminés.