L’horizon suisse et le piston
Résumé
Drawing on two young French cross-border workers’ entries into the Swiss labour market, this article examines the origins of this type of migration project, highlighting the importance of specific resources in accessing cross-border worker status. In border municipalities, the early formation of dispositions to cross-border mobility and the possession of inherited assets facilitate entry into this way of life. But in places situated further from the border, it is the workplace that appears to be a crucial space in obtaining resources to access the neighbouring country. Far from the border, cross-border migration represents a highly prized form of social advancement. Conversely, it appears more as a necessity to the children of the working-class people living near the border.
À partir des trajectoires d’entrée sur le marché du travail suisse de deux jeunes ouvriers français, cet article interroge la genèse d’un projet migratoire et met en avant la centralité de ressources spécifiques dans l’accès au statut de frontalier. Près de la frontière, la formation précoce de dispositions aux mobilités transfrontalières et l’héritage de patrimoine accumulé par les générations précédentes rendent plus aisée l’entrée dans ce mode de vie. Plus loin, la scène du travail apparaît centrale dans la mise en place de relais pour réduire les distances avec le pays voisin. Promotion sociale convoitée depuis ces vallées plus éloignées où l’industrie décline, cette migration apparaît à l’inverse comme une nécessité collective pour les enfants d’ouvriers des communes frontalières.