Ce sont les agriculteurs méthaniseurs qui ont mis le projet sur la voie, en expliquant comment la méthanisation a changé, parfois en profondeur, leurs façons de produire ; comment elle a été bien plus qu’un moyen de se diversifier autour de la production d’énergie, comment elle a amélioré la durabilité et la pérennité de leurs exploitations et comment elle a facilité leur démarche de transition agroécologique. L'objectif du programme Méthalae est de montrer dans quelles conditions la méthanisation peut être un catalyseur du passage vers l’agroécologie. Cette enquête, réalisée sur 46 exploitations agricoles françaises liées à une unité de méthanisation agricole, va à l’encontre de nombreuses idées reçues. La méthanisation a systématiquement amélioré la durabilité de ces fermes. Il n’y a eu ni agrandissement fort, ni augmentation massive des cheptels, ni baisse du temps de pâturage des animaux. Grâce à une meilleure valorisation des effluents et à un pilotage plus fin de la fertilisation organique, la dépendance aux engrais minéraux a été réduite. Le stockage du carbone (C) dans le sol est amélioré et le bilan énergétique global des exploitations s’est amélioré : 6 fermes sont devenues des exploitations à énergie positive et une ferme stocke plus de C qu’elle n’en émet. Malgré une acceptabilité des projets souvent difficile lors de la phase de conception, les liens avec les acteurs du territoire sont systématiquement renforcés : 95 % des enquêtés repartiraient dans l’aventure « méthanisation », si c’était à refaire.