Les réservoirs sont soumis à des fluctuations artificielles du niveau de l’eau entraînant une dégradation des habitats littoraux. Elles entraînent souvent une réduction de la productivité et de la diversité biologiques, en particulier pour les poissons. Le développement d’outils prédictifs de la dynamique des populations de poissons, liés aux caractéristiques de l’habitat, peut aider à optimiser les actions de gestion telles que les mesures de restauration ou de gestion des niveaux d’eau. Nous avons développé un modèle individu-centré spatialement explicite, le modèle 3Plake , qui prédit la distribution spatiale de trois espèces de poissons, le brochet, la perche commune et le sandre, au fil des saisons et du cycle diurne en fonction de leur utilisation de l’habitat. Le modèle a été calibré grâce à une description précise de l’habitat et des données à haute résolution spatiale et temporelle des déplacements des poissons dans une retenue française. La calibration du modèle est uniquement basée sur un coefficient de sélectivité de l’habitat spécifique à l’espèce. Ce coefficient a été choisi pour (i) faire correspondre les distances parcourues horaires et journalières observées et simulées et (ii) minimiser une métrique quantifiant la distance entre les cartes de densité observées et simulées. Le modèle 3Plake a simulé correctement les moyennes des distances parcourues et les distributions des espèces tout au long de l’année sur la retenue d’étude. Le minimum de données d’entrée requises permet d’envisager des transpositions sur d’autres réservoirs et espèces piscicoles. Il pourrait être utilisé pour évaluer l’impact de mesures de restauration de l’habitat ou de scénarios de gestion des niveaux d’eau sur la répartition des poissons.