Du fait de l’accélération de la transition énergétique et de l’utilisation massive d’objets électroniques, l’extraction croissante de métaux rares cause des contaminations inédites des environnements terrestres et aquatiques adjacents. Les teneurs de ces métaux de transition comme le cobalt, le lithium et le nickel dans les milieux sont aujourd’hui préoccupantes pour la santé des écosystèmes. L'objectif de cette étude est donc d'examiner les effets de mélanges de cobalt, lithium, nickel et manganèse respectant la stœchiométrie des batteries au lithium de type NMC (LiCo1/3Ni1/3Mn1/3 O2 ; 4 conditions de contamination : Témoins C0, et trois doses d’exposition croissantes notées C1, C2 et C3) sur l’installation et la croissance des diatomées périphytiques de biofilms exposées pendant 28 jours, ainsi que la capacité de récupération de ces biofilms suite à une levée de pression métallique pendant 35 jours supplémentaires. Des lames de verre vierges ont été placées dans des rivières pilotes (Lacq, France, TotalEnergies) et les biofilms ont été collectés après 7, 14, 21, 28 jours d'exposition ainsi qu’après la phase de récupération afin d'analyser la concentration en métaux bioaccumulés, la biomasse, la densité et la mortalité des diatomées. Durant la phase de contamination, les densités de diatomées montraient peu de différences entre conditions d’exposition dans la croissance, toutefois les concentrations C2 et C3 sélectionnaient des diatomées cymbelloides, alors que les communautés des conditions C0 et C1 restaient diversifiées. Pendant la phase de récupération, les densités de diatomées chutaient dans toutes les conditions, après toutefois une forte augmentation consécutive à la remise en eaux sans ajout métallique dans les conditions initialement les plus contaminées. Cette phase était également caractérisée par une évolution taxonomique divergente entre C0-C1 dominées par des Cocconeis, plus rares dans les conditions C2-C3. Ces résultats indiquent que l’exposition au mélange de métaux Co, Li, Ni, Mn est susceptible de modifier la structure des communautés de diatomées dans les milieux à proximité de sites d’extraction et d’activités industrielles, avec des conséquences potentielles sur l’écosystème même en cas de levée de pression.