L’usage de fongicides à base de cuivre pour lutter contre le mildiou de la vigne a contaminé l’horizon de surface des sols de vigne à des concentrations de l’ordre de 50 à 500 mg Cu kg-1 selon l’historique de la parcelle. Dans quelle mesure cette contamination cuprique des sols viticoles est-elle écotoxique ? En se basant sur les études décrivant la toxicité de Cu pour les plantes, cet article livre plusieurs éléments de réponse à cette épineuse question. Dans un premier temps, il rappelle que la contamination cuprique des sols de vigne est le plus souvent « modérée » et que les démonstrations de l’écotoxicité de Cu à la parcelle sont rares. Dans un deuxième temps, il souligne que l’écotoxicité de Cu dépend avant tout de sa biodisponibilité dans le sol et présente les caractéristiques du sol influant le plus sur la biodisponibilité de Cu. Dans un troisième temps, il aborde l’interaction entre cuivre et fer et explique pourquoi la phytotoxicité de Cu s’extériorise aussi, voire surtout, en sols calcaires. Enfin, il précise l’incidence que peut avoir la contamination cuprique des sols sur la santé des plantes succédant à la vigne, et les précautions à prendre à cet égard en contexte de restructuration. En conclusion, cet article revient sur l’importance de bien connaitre son sol pour appréhender les effets que les traitements cupriques peuvent avoir sur son fonctionnement, et précise les questions de recherche prioritaires à traiter sur ce sujet.