Adaptations des communications acoustiques au bruit environnemental et succès reproducteur chez le cincle plongeur Cinclus cinclus.
Résumé
Le bruit est une contrainte majeure sur la communication acoustique et représente un bon candidat pour expliquer le déclin des passereaux en milieu urbain. Cependant, le milieu urbain implique aussi de multiples autres contraintes et extraire les effets imposés par le bruit des autres effets reste difficile. Ainsi, l’étude d’espèces ayant évolués dans un bruit de fond naturellement fort et contraignant est cruciale pour comprendre les relations entre bruit, communication acoustique et succès reproducteur. Le cincle plongeur Cinclus cinclus est inféodé aux rivières et niche systématiquement au dessus de l’eau. Les couples subissent donc un bruit de fond continu (de 45 à 80 dB) et communiquent au nid dans cet environnement contraignant. Nous avons exploré les effets du bruit environnemental sur la structure des vocalisations émises (1) de manière corrélative (comparaison inter-couple) et (2) après une amplification expérimentale du bruit au nid (comparaison intra-couple). Nous montrons que, si les cincles produisent des vocalisations dont les propriétés spectrales se superposent peu à celles du bruit de rivière, ils expriment tout de même de la flexibilité en réponse au traitement. Les couples nichant dans les zones les plus bruyantes produisent des vocalisations de plus fortes amplitudes et sont aussi capables d’augmenter celle-ci en réponse au traitement (effet Lombard). Nous montrons enfin que les couples nichant dans les sites les plus bruyants ont plus de probabilité d’échouer leur reproduction et élèvent moins de jeunes. Ainsi, même chez une espèce évoluant dans un bruit de fond continu, ce dernier a des effets majeurs sur la communication et peut expliquer une diminution du succès reproducteur.
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