Les effets des apports à long terme (9 ans) de lisier de porc ou de nitrate d’ammonium sur l’activité énitrifiante, la production de N2O et le carbone organique du sol (C extractible, C de la biomasse microbienne et C organique total) ont été comparés sur des parcelles adjacentes à trois profondeurs différentes. L’activité dénitrifiante a été mesurée sur des cylindres de sol non remanié et sur des échantillons de sol tamisés avec la méthode à l’acétylène afin d’estimer la vitesse de dénitrification aux conditions du champ ou en conditions potentielles. Les applications de lisier ont eu un effet modéré sur les pools de C. La teneur en C organique total a été augmentée de 6,5% et la taille de la biomasse microbienne de plus de 25%. L’activité dénitrifiante potentielle à partir des suspensions de sol était stimulée (×1,8 P<0,05)12 jours après le dernier apport de lisier. Cette stimulation était encore apparente , mais non significative 10 mois plus tard, et, selon les deux méthodes employées pour mesurer l’activité dénitrifiante (r²=0,916 P<0,01 sur suspensions de sol ; r²=0,845 P<0,001 sur cylindres de sol), était associée à une augmentation de la biomasse microbienne au-delà d’un seuil de 105 mg C kg-1 sol. L’effet du lisier sur la vitesse de dénitrification et de réduction du NO a été observé dans la couche de surface (0-20 cm)uniquement. Cependant aucun effet du lisier n’a pu être mis en évidence avec la méthode des cylindres de sol aux conditions du champ ou après l’apport de NO3 - à 20°C. En dépit de la stimulation de la dénitrification potentielle observée sur les suspensions de sol, la production de N2O était inférieure (P<0,03) dans la parcelle fertilisée avec du lisier, suggérant un ratio N2O/[N2O+N2] inférieur des gaz produits. La parcelle amendée avec du lisier a également montré une capacité supérieure à réduire N2O ce qui est cohérent avec une production inférieure de N2O en anaérobie.