L'objectif du travail a été de caractériser les mécanismes permettant d'ajuster le prélèvement de NO3- au statut azoté de la plante. Le gène NRT2.1, qui code un transporteur impliqué dans l'absorption à haute affinité de NO3-, a été choisi comme modèle. Son expression est stimulée en présence de NO3- et réprimée par les assimilats azotés. Il joue un rôle essentiel dans l'ajustement du prélèvement de NO3- à la demande en N de la plante. L'expression de ce gène a été caractérisée chez de jeunes plantes cultivées en boîte de pétri verticale en présence saccharose 1 % et de NO3- 0,3 mM (milieu LN). La forte croissance relative des plantes dans ce système est corrélée à une forte expression du gène. Celle-ci peut être réprimée (niveau de transcrit, activité du promoteur, accumulation de la protéine, influx de NO3-) en substituant NO3- par NH4+ (milieu NI) ou en utilisant NH4NO3 10 mM comme source de N (milieu HN). Ces deux conditions permettent de mettre en évidence deux mécanismes distincts : une stimulation par NO3- (effet local) et une répression par les assimilats N (effet systémique). Une approche ayant pour objectif d'identifier les éléments cis impliqués dans le contrôle de l'activité du promoteur par ces deux mécanismes a été entreprise à l'aide de plantes transgéniques exprimant le gène rapporteur GUS sous contrôle de régions du promoteur de NRT2.1. Une séquence de 150 pb capable de conférer en cis la stimulation par NO3- et la répression par les métabolites N au promoteur minimal 35S a été identifiée. C'est la première séquence de ce type identifiée chez les plantes. Une approche génétique destinée à identifier les éléments impliqués dans la répression du gène par les assimilats N a été initiée. Le crible a été effectué en conditions de culture fortement répressives (HN) sur des plantes transgéniques exprimant le gène rapporteur LUC sous contrôle du promoteur de NRT2.1. Au bilan, 7 mutants sur-exprimant NRT2.1 sur le milieu HN mais pas sur le milieu LN ont été identifiés.