La théorie moderne de la firme est principalement articulée autour du modèle contractuel : la firme est un noeud de contrats établis par un centre qui détermine l'objectif à poursuivre. Les interdépendances propres à l'organisation de la production collective sont nombreuses : techniques, informationnelles, hiérarchiques... Cette thèse utilise le "mechanism design" pour développer une analyse de ces interactions. Le premier chapitre de cette thèse présente une revue de la littérature centrée sur la communication dans la firme, et les réponses données par la théorie des contrats. Il apparaît que la formalisation contractuelle s'est peu intéressée à l'interdépendance technologique, se limitant le plus souvent à des fonctions de production élémentaires ne rendant pas compte de la complexité des interactions. Le deuxième chapitre présente un modèle de planification pour deux agents, prenant explicitement en compte des coûts d'ajustement et des informations privées conditionnant le plan global. Dans ce cadre, une information privée prend un sens seulement dans le contexte donné par l'autre information privée, et la problématique n'est plus simplement de faire révéler un coût. Le contrat optimal permet dans certains cas d'obtenir le premier rang. Le troisième chapitre est un exemple de communication bilatérale dans un cadre où les agents ont des préférences en pic. Un mécanisme est proposé, dont les propriétés sont mises en parallèle avec celles des mécanismes classiques de vote et de la théorie des contrats. En particulier, se limiter à des mécanismes continûment dérivables n'est pas une hypothèse justifiée dans ce cas, et l'existence de mécanismes optimaux n'est donc pas garantie. Le quatrième chapitre s'intéresse au problème d'agrégation d'information par la structure organisationnelle dans le processus de budget. Il est montré que la congruence des préférences des agents est un élément clef pour déterminer la structure optimale. Ainsi, la responsabilité jointe sur les actifs à financer est ici préférable à la responsabilité séparée parce qu'elle induit des préférences plus semblables pour les agents, permettant ainsi une meilleure révélation des besoins réels. Enfin, le cinquième et dernier chapitre, inspiré par une étude de cas, propose un modèle principal-multiagent dans lequel le principal est mieux informé. Ceci le met en position de hold-up, mais il peut préférer une telle issue quand il existe des externalités négatives entre les agents. Dans la situation analysée, le principal met en balance la répartition des coûts entre les agents et les externalités. Il s'avère que plus la valeur du bien échangé est élevée, plus il est préférable d'exclure un agent.