Le but de ce travail était de mesurer en milieu tempéré l'impact acidifiant et altérant de quelques essences sur des sols acides non hydromorphes et sur leur végétation associée. Les essences étudiées sont l'Epica (Picea abies Karsten.), le Sapin (Abies alba Miller), le Pin (Pinus sylvestris L.), le Douglas (Pseudotsuga menziesii (Mirb.) Franco), le Hêtre (Fagus sylvatica L.) et le Chêne (Quercus petraea (Matt.) Liebl. et Quercus robur L.). 93 peuplements répartis sur 30 sites ont été étudiés in situ. Chaque site a plusieurs peuplements dans les mêmes conditions. Les peuplements d'un même site sont d'essences différentes. Plusieurs approches ont été menées parallèlement : i) les sols ont été analysés. ii) des sachets contenant une masse fixe de plagioclase ont été enfouis dans les sols et laissés en incubation pendant plusieurs années. iii) des sachets contenant des vermiculites changeuses de cations ont été enfouis dans les sols et laissés sur place pendant plusieurs années. iv) les solutions capillaires superficielles ont été régulièrement récoltées pendant une année dans deux sites. v) la composition et l'abondance de la végétation de toutes les strates de chaque peuplement ont été répertoriées et mises en relation avec les exigences écologiques de chaque espèce. Les stocks de graines dans le sol ont été caractrisés. Les résultats sont les suivants : i) les litières sont les plus épaisses, acides et avec un rapport C/N élevé sous l'Epica et le Pin. Ce sont ces essences qui acidifient le plus les sols. Il semble que le Sapin et l'Epica captent plus les dépôts atmosphériques que le Hêtre et le Chêne. ii) les essences résineuses provoquent une plus forte dissolution des plagioclases-test que les essences feuillues. iii) l'Epica et le Sapin sont les essences qui acidifient et altèrent le plus les vermiculites-test, alors que le Chêne et le Hêtre sont celles qui les modifient