Environmental performance of organic vegetable farms
Performance environnementale de fermes maraîchères en agriculture biologique
Abstract
In France, the organic vegetable production sector is dynamic, composed of farms with different levels
of agroecology, suggesting a bifurcation between "conventionalized" organic farms based on input
use, and "agroecological" farms using the resources of the ecosystem. This heterogeneity raises
questions about the potential diversity of associated environmental impacts. Based on qualitative data
collected on 165 farms and a conceptual analysis framework, this thesis proposes a characterization
of farm diversity and identifies four types: 1) diversified, low-input microfarms; 2) diversified, mediumsized market gardeners; 3) producers specialised in cultivation under shelter; and 4) large market
gardeners specialised in open field cultivation. The characteristics of the farms and their variability
confirm the existence of two poles, "conventionalized" and "agro-ecological", which should be
considered as a conceptual perspective with two poles and a gradient of farms between them.
To assess the environmental performance of these vegetable systems, life cycle assessment (LCA) was
used. Complex farms, growing a wide variety of vegetables by combining them on small areas in a
systemic agroecological approach, challenges this method regarding their impacts on biodiversity and
the spatial and temporal interactions on which they rely. By adapting the SALCA-BD expert system, I
compared the farms’ impact on biodiversity, and highlighted the importance of semi-natural habitats
for biodiversity. SALCA-BD allows a detailed assessment of the impact on biodiversity which can serve
as a basis for developing assessment methods that combine global and local impacts in an LCA
framework.
A system LCA approach was used. This approach considers the farm as a whole producing different
products, all inputs, operations, and emissions are related to the total annual production. It
corresponds to the logic of agroecology, where many inputs are reasoned at the farm scale rather than
the crop level, and where crops complement each other. The system LCA approach, which is preferred
to a crop LCA, considers the interactions occurring within the system and allows the comparison of
systems. From a practical point of view, it is adapted to the data format often available on diversified
farms and avoids allocation.
The application of system LCA to three contrasting farms allowed the analysis of their strengths and
weaknesses with respect to their environmental impacts, revealing large differences between the
systems in their main impact contributors. Using of several impact categories and functional units, no
one farm stood out as clearly better for the environment. Expressed per unit area, the extensive openfield farm had the lowest impact, and the specialized tunnel farm had the highest impact, regardless
of impact category. However, when impacts were expressed per kg product or per product valuevi
(Euro), differences between the three farms were smaller. The comparison of the systems must be
done keeping in mind that the farms have different and complementary productions. The interactions
and complementarities between these models deserve to be studied.
Finally, the application of the system LCA allowed to identify prospects for methodological
development to better assess nitrate emissions, to harmonize the assessment of the environmental
impacts of organic fertilizers and to integrate the issue of pollution by (micro)plastics
En France, le maraichage en agriculture biologique est un secteur dynamique, composé de fermes
présentant différents niveaux d’agroécologie laissant supposer une potentielle bifurcation entre des
fermes biologiques « conventionnalisées » reposant sur l’utilisation d’intrants, et des fermes
« agroécologiques » valorisant les ressources de l’écosystème. Cette hétérogénéité interroge sur la
diversité potentielle des impacts environnementaux associés. S’appuyant sur des données
essentiellement qualitatives collectées auprès de 165 fermes et sur un cadre d’analyse conceptuel, la
thèse propose une caractérisation de la diversité des fermes et identifie quatre types : 1) les
microfermes diversifiées et utilisant peu d’intrants ; 2) les maraîchers diversifiés de taille moyenne ; 3)
les producteurs spécialisés dans la culture sous abri ; et 4) les maraîchers spécialisés dans la culture de
plein champ. Les caractéristiques des fermes et leur variabilité confirment l’existante de deux pôles
« conventionnalisées » et « agroécologiques », tout en montrant qu’il s’agit d’une vision
simplificatrice, la majorité des fermes se trouvant entre ces deux pôles.
Afin d’évaluer les performances environnementales de ces systèmes maraichers, l’analyse du cycle de
vie (ACV) a été mobilisée. Les fermes complexes, cultivant une grande diversité de légumes en les
associant sur de petites surfaces dans une approche agroécologique systémique, posent des défis à
cette méthode dans la prise en compte de leurs impacts sur la biodiversité et les interactions spatiales
et temporelles sur lesquelles elles reposent. En adaptant le système expert SALCA-BD, j’ai comparé
des fermes par rapport à leur impact sur la biodiversité, et mis en évidence l’importance des habitats
semi-naturels pour la biodiversité. SALCA-BD permet une évaluation détaillée de l’impact sur la
biodiversité qui peut servir de base pour développer des méthodes d’évaluation combinant impacts
globaux et locaux dans un cadre d’ACV.
Une approche système de l’ACV a été employée. Cette approche aborde la ferme comme un tout
produisant différents produits et où tous les intrants, opérations, et émissions sont rapportés à la
production annuelle totale. Cette optique correspond à la logique de l'agroécologie, où beaucoup
d’intrants sont raisonnés à l’échelle de la ferme et non à la culture, et où les cultures sont
complémentaires les unes des autres. Préférée à une ACV par culture, l’approche système prend en
compte les interactions au sein du système, et permet de comparer les systèmes entre eux. D’un point
de vue pratique, elle est adaptée au format des données souvent disponibles dans les fermes
diversifiées et évite des allocations.iv
L’application de cette approche de l’ACV à trois fermes contrastées a permis l’analyse des forces et
faiblesses de ces fermes vis-à-vis de l’environnement, faisant apparaître de grandes différences entre
les systèmes dans leurs principaux postes d’impact. Avec l’utilisation de plusieurs catégories d’impact
et unités fonctionnelles, aucune ferme ne ressort clairement meilleure qu’une autre pour
l’environnement. Exprimé par unité de surface, la ferme de plein champ, plus extensive, a le moins
d’impact et la ferme spécialisée sous tunnel a le plus d’impact, quelle que soit la catégorie d’impact.
En revanche, quand les impacts sont exprimés par kg de produit ou par la valeur des produits (en Euro)
les différences entre les trois fermes sont plus faibles. La comparaison des systèmes doit se faire en
gardant à l’esprit que les fermes ont des productions différentes et complémentaires. Les interactions
et complémentarités entre ces modèles méritent d’être étudiées.
Enfin, l’application de l’ACV système a permis d’identifier des perspectives de développement
méthodologiques pour mieux estimer les émissions de nitrate, pour harmoniser l’évaluation des
impacts environnementaux des fertilisants organiques et pour intégrer la question de la pollution par
les (micro)plastiques.
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