Essays on Spatial Externalities and Organic Farming
Essais sur les externalités spatiales associées à l'agriculture biologique
Résumé
This thesis includes three papers on topics related to organic farming, namely its determinants and effectiveness. Chapter 1 studies the key determinants of organic farmers to understand the pull and push factors. The success of a policy is the result of dynamics coming from territories and the farmers themselves. I study peer effects in adopting organic farming. Using land-use data in France, I first show how important it is to use data at the parcel level to understand these effects. In particular, I find that using data at the municipality level on the headquarters ' location will be associated with significant measurement errors as more than 30% of parcels are located in a different municipality than their headquarter. Then, I combine the parcel level data with exhaustive census and policy information, and I use this data to show that peer effects play an essential role. A farmer is more likely to convert to organic farming in 2018 if a larger share of her five-nearest neighbours is organic farmers, and even more if these peers are located upwind.Chapter 2, co-authored with Sylvain Chabé-Ferret, Arnaud Renaud and Eva Tène, provides large-scale estimates of the causal impact of organic farming on water quality, biodiversity and on farmer's profits and productivity using the large increase in areas under organic farming that happened in France after 2000 as a result of a massive increase in subsidies for the conversion to organic farming. We leverage the spatial clustering of conversion to organic farming in a Difference-In-Differences framework, modified to take into account spillover effects along river streams. Applying our estimator to data from 2,800 monitoring stations with more than 400,000 observations on water quality, we find that organic farming decreases nitrate concentrations in water by up to 1.3mg/l, a decrease of 8%. We nevertheless find that organic farming fails to increase biodiversity and decrease eutrophication because it does not curb phosphorus emissions. We find that yields decrease by 33% after conversion to organic farming, which implies that agricultural area has to expand by 50% for organic farming to produce the same amount of food as conventional farming. Overall, because organic products sell at a higher price and spending on synthetic inputs decreases, conversion to organic farming increases farm profits. Chapter 3 studies the perception bias of agricultural practices and how organic farming is bringing an additional signal. Along with co-authors Rachel Guillain and Sophie Legras, we evaluate the willingness-to-pay for proximity to farmland using novel data on housing prices in France, coupled with land use data. The objective of this chapter is twofold. First, it aims to determine the spatial extent of the benefits derived from proximity to an agricultural plot and improved agri-environmental practices. Second, by merging real estate transactions with geo-referenced agricultural data, we can isolate the informational aspect of the organic label.
Cette thèse comprend trois articles concernant l'agriculture biologique, à savoir ses déterminants et son efficacité. Le succès d'une politique est le résultat de dynamiques provenant des territoires et des agriculteurs eux-mêmes. Le chapitre 1 étudie les principaux déterminants de l'adoption à l'agriculture biologique, et en particulier les effets de pairs. En utilisant des données du Recensement Parcellaire Graphique en France, je montre d'abord combien il est important d'utiliser des données au niveau de la parcelle pour comprendre ces effets. En particulier, je trouve que l'utilisation de données au niveau de la municipalité sur la localisation du siège social sera associée à des erreurs de mesure significatives car plus de 30 % des parcelles sont situées dans une municipalité différente de celle de leur siège social. Ensuite, je combine les données parcellaires avec le Recensement agricole et d'autres données spatiales pour montrer que les effets de pairs jouent un rôle essentiel. Un agriculteur est plus susceptible de se convertir à l'agriculture biologique en 2018 si une part plus importante de ses cinq voisins les plus proches sont des agriculteurs biologiques, et encore plus si ces pairs sont situés en amont par rapport à la direction des vents dominants. Le chapitre 2, co-écrit avec Sylvain Chabé-Ferret, Arnaud Renaud et Eva Tène, fournit des estimations à grande échelle de l'impact causal de l'agriculture biologique sur la qualité de l'eau, la biodiversité et sur les profits et la productivité des agriculteurs en utilisant la forte augmentation des surfaces cultivées en agriculture biologique qui s'est produite en France après 2000 suite à une augmentation massive des subventions pour la conversion à l'agriculture biologique. Nous tirons parti du regroupement spatial de la conversion à l'agriculture biologique dans un cadre de différences dans les différences, modifié pour prendre en compte les effets de débordement le long des cours d'eau. En appliquant notre estimateur à des données provenant de 2 800 stations de surveillance avec plus de 400 000 observations sur la qualité de l'eau, nous constatons que l'agriculture biologique réduit les concentrations de nitrates dans l'eau jusqu'à 1,3 mg/l, soit une diminution de 8 %. Nous constatons néanmoins que l'agriculture biologique ne parvient pas à accroître la biodiversité et à réduire l'eutrophisation, car elle ne limite pas les émissions de phosphore. Nous constatons que les rendements diminuent de 33 % après la conversion à l'agriculture biologique, ce qui implique que la surface agricole doit s'étendre de 50 % pour que l'agriculture biologique produise la même quantité de nourriture que l'agriculture conventionnelle. Dans l'ensemble, comme les produits biologiques se vendent à un prix plus élevé et que les dépenses en intrants synthétiques diminuent, la conversion à l'agriculture biologique augmente les bénéfices des exploitations. Le chapitre 3, co-écrit avec Rachel Guillain et Sophie Legras, étudie le biais de perception des pratiques agricoles et la manière dont l'agriculture biologique apporte un signal supplémentaire. Nous évaluons la disposition à payer pour la proximité des terres agricoles en utilisant des données inédites sur les prix des logements en France, couplées à des données sur l'utilisation des terres. L'objectif de ce chapitre est double. Premièrement, il vise à déterminer l'étendue spatiale des avantages dérivés de la proximité d'une parcelle agricole et de meilleures pratiques agro-environnementales. Deuxièmement, en fusionnant les transactions immobilières avec des données agricoles géoréférencées, nous sommes en mesure d'isoler l'aspect informationnel du label biologique.