Support agroecological transitions for orphan crops
Accompagner les transitions agroécologiques des cultures orphelines
Résumé
In the context of climate change, agroecology is presented as a promising way of meeting environmental,
food and health challenges. Agroecological practices, which support agroecological transitions, depend
on the context in which they are applied. They are built on the realities of each territory, from the
relationships between telluric micro-organisms to the social determinants governing human interactions.
It is now recognized that it is within alternative systems, the niches of innovation, that radical
innovations, or alternative practices, emerge and are built, capable of accompanying breakthrough
agroecological transitions. In this context, we are faced with the challenge of producing and sharing the
knowledge that will enable us to move forward within each of these realities. In concrete terms, how can
we bring existing knowledge to the fore and produce the missing knowledge? Within the vast diversity
of agricultural situations in the world, Guadeloupe, a French Caribbean archipelago, is a territory of
interest for studying the dynamics of agroecological transitions. Agriculture is dominated by two export
crops, Cavendish bananas and sugarcane, alongside crops for the local market, which are often not very
visible. This thesis focuses on one of these crops, plantain (Musa spp., AAB). Although much studied
in Africa and South America, plantain is a crop that can be considered as an orphan crop since very little
research has been carried out in Guadeloupe. The aim of this thesis is to propose a multi- scale,
interdisciplinary approach combining scientific and non-academic knowledge to identify and design
technical and organizational alternatives for orphaned cropping systems. This approach made it possible
to show the intrinsic logic of a production often described as unstructured, and to demonstrate its
potential role in the agroecological transition on the scale of Guadeloupe. In addition to the outcomes on
plantain in Guadeloupe, the work carried out has highlighted the essential role of orphan crops and
innovation niches in the agroecological transition. Against a backdrop of evolving agronomic research,
the thesis demonstrates that such multi-scalar and interdisciplinary approaches make it possible to
aggregate existing academic and non-academic knowledge, but also to design the missing knowledge
needed to take the agroecological transition a step further. These methods can therefore serve as real
levers for responding to the global challenges facing the planet.
Dans un contexte de changement climatique et de crise alimentaire, l’agroécologie est présentée comme
une voie prometteuse pour faire face aux enjeux environnementaux, alimentaires et sanitaires. Les
pratiques agroécologiques, permettant d’accompagner les transitions agroécologiques, sont raisonnées
et dépendent du contexte dans lesquelles elles entrent en jeu. Elles se construisent à partir des réalités
de chacun des territoires, allant des relations entre micro-organismes telluriques aux déterminants
sociaux régissant les interactions anthropiques. Il est aujourd’hui admis que c’est au sein des systèmes
alternatifs, les niches d’innovation, qu’émergent etse construisent lesinnovationsradicales, ou pratiques
alternatives, pouvant accompagner des transitions agroécologiques de rupture. Dans ce cadre, des enjeux
autour de la production et du partage de connaissances permettant d’aller plus en avant, au sein de
chacune des réalités, se posent. Concrètement, comment faire émerger les connaissances existantes et
produire les connaissances manquantes ? Au sein de la vaste diversité des situations agricoles dans le
monde, la Guadeloupe, un archipel caribéen français, est un territoire d’intérêt pour étudier les
dynamiques de transitions agroécologiques. L’agriculture est dominée par deux cultures d’exportation,
la banane Cavendish et la canne à sucre, cohabitant avec des cultures destinées au marché local souvent
peu visibles. Le travail de recherche mené dans le cadre de la thèse s’intéresse à l’une de ces cultures,
la banane plantain (Musa spp., AAB). Bien que très étudiée en Afrique ou en Amérique du sud, la banane
plantain est une culture quasiment orpheline de recherche en Guadeloupe, même si elle est plus étudiée
dans d’autres pays de la Caraïbe (République Dominicaine, Cuba et Haïti par exemple). L’objectif de ce
travail de thèse est de proposer une démarche multi-échelles et interdisciplinaire permettant de combiner
des connaissances scientifiques et non académiques pour identifier et concevoir des alternatives
techniques et organisationnelles pour des systèmes de cultures orphelines. Cette approche a permis de
montrer la logique intrinsèque d’une production souvent qualifiée de « déstructurée » et de montrer son
rôle potentiel pour une transition agroécologique en soutien à la sécurité alimentaire à l’échelle du
territoire guadeloupéen. Au-delà de la banane plantain en Guadeloupe, les travaux menés dans le cadre
de la thèse ont permis, de rappeler le rôle essentiel des cultures orphelines et des niches d’innovation
pour la transition agroécologique. Dans un contexte d’évolution de la recherche en agronomie, la thèse
démontre que de telles démarches, multi-scalaire et interdisciplinaires, permettent, non seulement
d’hybrider les connaissances existantes, académiques et non académiques mais également de concevoir
les connaissances manquantes pour s’engager plus profondément dans la transition agroécologique. Ces
méthodes peuvent donc servir de véritables leviers pour répondre aux enjeux globaux auxquels est
confrontée la planète.
Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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