D'ici la fin du 21ème siècle, le bassin Méditerranéen est susceptible de connaître un réchauffement climatique supérieur à la moyenne mondiale avec une réduction des précipitations et une augmentation de la fréquence des sécheresses et canicules. À ce jour, les conséquences des sécheresses sévères et/ou répétées sur la croissance primaire aérienne des arbres ne sont que très peu documentées dans la littérature scientifique. L'analyse architecturale du pin d'Alep et chêne vert, deux essences forestières dominantes de la Méditerranée occidentale, a été réalisée le long d'un transect altitudinal. Les principaux résultats montrent que la croissance primaire du pin d'Alep a significativement diminuée après la canicule de 2003 et s'est maintenue à de très faibles niveaux pour les quatre années suivantes, années qui étaient particulièrement sèches. La récupération de la plupart des variables architecturales est survenue après deux ans sans sécheresse. La sécheresse de 2007 a occasionné une croissance minimale du chêne vert, mais le développement foliaire a repris l'année suivante avec les précipitations ponctuelles après l'éclatement des bourgeons. Les conditions climatiques aux sites de basse et haute altitude semblaient limiter la croissance primaire et la récupération après la sécheresse. À la lumière des résultats obtenus, nous ne pouvons affirmer quelle espèce du chêne vert ou du pin d'Alep sera favorisée. Toutefois, il est certain que le changement climatique réduira considérablement la croissance primaire avec des implications pour le fonctionnement de tout l'écosystème.