Les activités humaines ont profondément altéré la dynamique des rivières avec des conséquences sur la biodiversité. Sur le Rhône, des opérations de restaurations ont été conduites notamment afin de favoriser le développement d'habitats d'intérêt, comme les bancs de graviers. Cependant, nos connaissances sur le rôle des facteurs environnementaux dans la structuration des communautés de plantes des bancs de graviers sont encore lacunaires. En utilisant une approche basée sur les traits, nous avons évalué (i) comment la composition fonctionnelle répondait aux gradients topographique et pédologique et aux opérations de gestion en place et (ii) comment cette réponse variait entre les bancs de graviers fixés par des actions répétées d'entretien, naturellement dynamiques et nouvellement restaurés. Sur les bancs fixés, les résultats montrent le fort effet des deux gradients sur la composition fonctionnelle. Aussi, les pratiques de gestion influencent fortement les communautés, avec une plus grande dispersion des traits et plus d'espèces annuelles sur les bancs charrués. En comparant les bancs fixés, dynamiques et restaurés, nous montrons que la réponse fonctionnelle au gradient topographique diverge entre les bancs dynamiques et fixés. La composition fonctionnelle était en revanche assez similaire entre les bancs restaurés et fixés. Ces résultats soulignent la difficulté de restaurer des milieux fortement dégradés et l'importance d'intégrer les processus naturels.