Reflections on land information and policy-making in sub-Saharan Africa
Réflexions sur l'information foncière et les stratégies adoptées en Afrique subsaharienne
Résumé
The question of securing land tenure, particularly for the most economically and socially vulnerable groups, is beginning to be taken seriously - in a more pragmatic and less dogmatic fashion - in land tenure policies in sub-Saharan Africa. These policies should rely on solid analyse that must, in turn, be based on reliable data on access to and distribution and transfers of land rights. However, the land information issue is largely neglected, or at least underestimated. The corresponding dearth of data and lack of land tenure policies help keep the majority of Africans, who live in a situation of legal informality and marginality at the margins of true citizenship. This article addresses the intersections of the fragmented state of available information, formal and informal data-collecting and storage procedures, and land tenure policy-making, and argues that key policy issues such as rural-urban relations, the nature of “customary” rights and authorities and the role and potential of land reform and decentralization policies must be viewed in this perspective.
La cuestión de la garantía de la tenencia de la tierra, en especial para los grupos económica y socialmente más vulnerables, está empezando a ser considerada de una manera más pragmática y menos dogmática en las políticas de tenencia agrícola de los países del África subsahariana. Estas políticas deberían sustentarse en análisis exhaustivos, que a su vez deberían basarse en datos fiables sobre la distribución y las cesiones de los derechos territoriales. No obstante, la información territorial disponible es ampliamente ignorada o, como mínimo, desestimada. La mayoría de los africanos vive en una situación de abandono y marginalidad jurídica, que sólo es reconocida de manera abstracta pero no esté documentada, por ejemplo en lo que se refiere a la concentración de las tierras y al pluralismo jurídico. La escasez de datos y la falta de políticas de tenencia agrícola dan pie a que las personas se mantengan al margen de una auténtica ciudadanía, por lo que existen más bien como sujetos que como ciudadanos. La consideración de las políticas públicas como procesos negociados y de legitimización requiere una nueva orientación de la información sobre tenencia. Las cuestiones clave como las relaciones rurales/urbanas, la naturaleza de los derechos consuetudinarios y de las autoridades, el papel de la posible reforma agraria y las políticas de descentralización deben contemplarse desde esta perspectiva.
La sécurisation foncière, en particulier celles des groupes les plus vulnérables du point de vue économique et social, commence à être prise au sérieux - d'une manière plus pragmatique et moins dogmatique - en matière de politiques foncières en Afrique subsaharienne. Ces politiques doivent reposer sur des analyses solides, qui doivent à leur tour être établies sur des données fiables en matière d'accès, de distribution et de transfert de droits fonciers. Il n'en reste pas moins que le problème de l'information foncière est en général méconnu, ou du moins sous-estimé. La plupart des Africains vivent dans une conjoncture caractérisée par l'absence de formalités juridiques ainsi que par la marginalité, et cet état de choses n'est établi que d'une manière abstraite et non dûment étayée, à titre d'exemple, pour autant qu'il s'agisse de concentration de terres ou de pluralisme juridique. La pénurie de données et l'absence de politiques foncières contribuent à maintenir des personnes sur les marges d'une véritable citoyenneté, où elles existent en tant que sujets et non en tant que citoyens. Envisager les politiques gouvernementales comme un processus de négociation et une stratégie visant à assurer une légitimité, exige inévitablement de repenser les attributions d'un système d'informations incorporé à un flux de pratiques, ainsi que la nature des acquis et des informations en matière foncière. Les questions fondamentales qui se posent aux gouvernements, tels les relations rurales par rapport aux relations urbaines, la nature des droits et des pouvoirs «coutumiers», le rôle et les possibilités offertes par les politiques de réforme et de décentralisation agraires, doivent être interprétées en ce sens.