L'agriculture maghrébine connaît un ensemble de contraintes naturelles, sociales, politiques et institutionnelles qu'il faut prendre en compte lorsqu'on décrit son développement dans les 40 dernières années. La géographie, le climat, la nature des sols en constituent la première. En deuxième lieu, la difficulté de leur accession aux révolutions techniques explique la faiblesse des rendements. La troisième contrainte, structurelle, est liée aux structures agricoles et à la taille des exploitations. La dernière, institutionnelle, s'exprime dans le cadre de l'élaboration des politiques agricoles où les agriculteurs ont été absents et pas organisés. Le clivage s'instaure entre une agriculture moderne et performante destinée souvent à l'exportation et une agriculture familiale aux revenus modestes. Les agricultures occupent néanmoins actuellement une place importante dans les économies maghrébines, plus de 20 pour cent en Algérie et en Tunisie de la population et quarante pour cent au Maroc. La balance agricole reste déficitaire pour les produits de base. De nouvelles politiques fortes prenant en compte les territoires agricoles et ruraux doivent être initiées afin de garantir l'existence même des pays et leur souveraineté dans le cadre de la mondialisation.