L'article résume et actualise une synthèse de l'auteur demandée et publiée par la Commission européenne, et qui a contribué à préparer les accords de Copenhague (décembre 2002) sur l'élargissement de l'Union européenne aux PECO (pays d'Europe centrale et orientale). L'état des lieux montre que plus de la moitié de la production agricole de ces pays est assurée par une agriculture de "semi-subsistance", c'est-à-dire surtout tributaire de transferts d'autres revenus familiaux et très "sur employeuse", sous la pression d'un chômage total généralement important. Globalement la part de l'emploi agricole est encore trois fois plus importante que dans l'Union européenne. Atteindre seulement la moitié de la productivité du travail moyenne de l'Union européenne à 15 impliquerait déjà la disparition d'environ quatre millions d'emplois agricoles dans les dix PECO candidats. A moyen terme on peut prévoir un recul global de leurs productions animales, créant un débouché accru pour les membres actuels de l'Union, et l'intensification des productions céréalières et oléagineuses des PECO, augmentant les surplus céréaliers de l'Union. A plus long terme, très variable selon les pays, la résorption du "chômage caché" de ces agricultures devrait permettre leur relance globale, compte tenu de leurs avantages comparatifs potentiels.