La sous-compétitivité agro-alimentaire effective des dix PECO (pays d'Europe centrale et orientale) par rapport à l'Union européenne se révèle dans les tendances de leurs productions, échanges, prix et handicaps hors-prix. De fortes sous-productivités découlent de très faibles capitalisations, qu'entretient, sous la pression du chômage, un fort suremploi agricole dans le secteur de semi-subsistance, et dans les exploitations sociétaires contrôlées par leurs employés copropriétaires. minoritaires, les grandes exploitations individuelles ne se développent que dans des orientations à prédominance céréalière. Tout ceci exclut majoritairement l'agriculture des marchés du capital et du travail, inhibe les marchés fonciers, et tend à cristalliser son dualisme structurel, par ailleurs entretenu par le retard des filières agro-alimentaires et par des politiques économiquement et socialement contraintes. A moyen terme, on peut donc prévoir le recul des productions animales des PECO sur le marché unique élargi, une légère expansion de leurs surplus céréaliers, et une forte réduction de leur emploi agricole. L'auteur recommande donc l'accès graduel des PECO aux aides directes de la PAC, des transitions en matière foncière et qualitative, le soutien sélectif à la restructuration compétitive, au développement rural et à l'exode agricole maîtrisé, et des aides sociales au secteur de semi-subsistance.